Afin de donner un budget à la France pour l’année 2026, le Premier Ministre « invite aux compromis ». Ce titre d’un article publié ce dimanche dans un quotidien national traduit la volonté de Sébastien LECORNU depuis sa nomination le 10 octobre dernier. Cette volonté n’a de chance d’être réalisée que si une majorité approuve, ou ne vote pas contre les dispositions budgétaires proposées par le Gouvernement et les amendements soumis au débat.
Depuis une semaine, les Députés Socialistes ont accepté de s’inscrire dans cette démarche. En cela, ils démontrent leur sens des responsabilités politiques qu’il convient d’avoir lorsque les électrices et les électeurs n’ont pas clairement choisi une majorité à l’Assemblée Nationale. Respecter la volonté du peuple est la base de la Démocratie. En adoptant cette position, les Socialistes se sont démarqués des mélenchonistes dont le seul objectif est de déstabiliser nos institutions. Ils pensent en tirer avantage en cas de nouvelles élections, soit législatives, soit présidentielle. Ils se trompent lourdement et trompent en même temps les citoyennes et les citoyens de gauche qui ont voté pour leurs candidats.
Ce comportement irresponsable fait courir beaucoup de risques pour la Démocratie et pour la République. L’extrême-droite lepéniste voit son audience progresser dans l’opinion, notamment dans les milieux populaires. Si elle se retrouvait majoritaire à l’Assemblée Nationale, le pire pourrait arriver. C’est donc bien la priorité qu’il convient de mettre en œuvre, celle d’empêcher l’arrivée au pouvoir du RN. Le compromis qui permettrait l’adoption d’un budget est bien l’un des moyens pour y parvenir.
Cela étant, il doit être clair que ce compromis ne doit pas être le renoncement aux exigences exprimées par les responsables socialistes : suspension de la réforme des retraites, justice sociale et fiscale, pouvoir d’achat en considérant que le non-usage du 49.3 est une chose acquise. La vigilance s’impose donc, tant vis-à-vis du Gouvernement que, surtout, vis-à-vis du positionnement de telle ou telle composante du « socle commun » qui constitue la majorité relative qui soutient le Gouvernement.
Olivier FAURE, Premier Secrétaire du PS, a eu raison de rappeler que la censure demeure une hypothèse possible. Cette position ferme est une réponse aux attaques immondes des Insoumis à l’encontre des Socialistes. Les Socialistes sont dans l’opposition. Ils ne soutiennent pas le Gouvernement. Ils défendent des propositions budgétaires qui répondent aux attentes de nos concitoyens.
« Les chiens aboient, la caravane passe » dit un proverbe arabe. Il s’applique parfaitement à la situation politique créée par certains dans le débat budgétaire. Il se peut que ce débat n’arrive pas à son terme. Les Socialistes pourront malgré tout être reconnus comme les meilleurs défenseurs des Français.
