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vendredi 17 janvier 2025

Une position responsable

Le discours de politique générale, du Premier Ministre, mardi dernier, n’aura pas été à la hauteur de ce que l’on pouvait espérer. Des discussions avaient eu lieu dans les jours précédents. La Gauche, à travers ses différentes composantes, à l’exception des mélenchonistes qui persistent dans leur positionnement nihiliste, a défendu des propositions qui découlaient du programme du Nouveau Front Populaire.

Ces propositions n’ont pas globalement été retenues par Monsieur BAYROU dans son discours devant les Députés. La menace d’un vote de censure l’a amené à « lâcher du lest » et à s’engager, dans un courrier adressé au PS, à prendre un certain nombre de mesures qui devront se concrétiser dans un avenir assez proche. Le Premier Secrétaire, Olivier FAURE, a été très clair : le fait de ne pas voter la censure hier ne constitue pas un soutien au Gouvernement. Il est la conséquence de la prise en compte de nombreuses revendications du PS. La vigilance s’impose désormais et le Gouvernement est sous surveillance.

On retiendra de cette période la prise de distance des Socialistes par rapport aux Insoumis. Là encore, il importe d’utiliser les mots qui conviennent. Les accusations de trahison, de forfaiture, lancées par Jean-Luc MÉLENCHON et ses sbires à l’encontre du PS, les menaces formulées pour les élections à venir traduisent en réalité la seule ambition du personnage : être candidat à l’élection présidentielle envers et contre tout, y compris en sacrifiant l’intérêt des Français.

Certains commentateurs s’engouffrent dans ce qu’ils appellent la division de la Gauche. Certains parlent même de fracturation. Telle la mouche du coche de La Fontaine, ils se repaissent de ce qu’ils pensent être le fait le plus important du moment. La réalité est tout autre. On a eu hier la démonstration que le PS est un parti de gouvernement et qu’il privilégie la défense des attentes de nos concitoyens avant ses propres intérêts électoraux.

On s’est aussi beaucoup gaussé des prétendues divisions internes au PS au prétexte que la discussion interne sur le vote ou non de la censure a fait apparaître des positions divergentes en son sein. Là encore il importe de redire que le Parti Socialiste est une organisation démocratique au sein de laquelle le débat est la règle. Il est clair que sur les bases du discours de politique générale la censure était une hypothèse crédible. Les discussions avec le Gouvernement qui ont suivi ce discours ont permis des avancées significatives. Voter la censure n’aurait pas eu d’effet puisqu’il n’y aurait pas eu de majorité pour l’adopter. A l’inverse, on aurait perdu l’avantage des résultats obtenus. Il n’y a donc pas de renversement d’alliances mais, bien au contraire, on a créé les conditions d’une alternance crédible et responsable.

Le débat budgétaire est à venir. Ce sera l’occasion de vérifier que le Gouvernement respecte ses engagements sauf à prendre le risque d’être renversé.