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jeudi 25 avril 2024

Pour une Europe solidaire et démocratique

Lorsque le Président de la République prononce un discours c’est la voix de la France qui s’exprime, considérant la légitimité de la fonction et le processus démocratique qui y a conduit.

Les propos qu’il a tenus sur l’Europe ce jeudi matin, à la Sorbonne, n’étaient pas déplacés. Ils correspondaient à ce que peut dire le chef d’un Etat membre de l’Union. La période choisie, à six semaines des élections européennes, avait amené des observateurs et responsables politiques à présenter cette intervention comme le lancement de la campagne électorale de la macronie et, notamment, de la liste Renaissance qui la représente. Cette liste dont on ne connaît toujours pas la composition et dont celle qui est supposée la conduire est de moins en moins bien placée dans les sondages pouvait espérer un soutien affiché plus fortement de la part du premier des macronistes.

Ce ne fut pas exactement ce à quoi on a pu assister. Renouvelant l’exercice auquel il s’était livré il y a sept ans, dans les mêmes lieux et sous la même forme, Emmanuel MACRON a déroulé devant un auditoire passif son discours relayé par les chaînes d’information continue à la télévision. Son analyse, ses réflexions, ses propositions pourraient être discutées plus efficacement si le mode de fonctionnement de l’Union Européenne était différent. Le Parlement européen qui sortira des urnes le 9 juin prochain pourrait alors s’en saisir et décider de l’évolution de l’Europe, toujours en devenir. 

Nous n’en sommes pas là car l’Europe politique est tributaire des conclusions du Conseil Européen, instance qui réunit les Chefs d’Etat et de Gouvernement. Dans cette instance, chacun d’entre eux est davantage soucieux de défendre les intérêts de son pays plutôt que de mettre en œuvre une véritable politique européenne d’inspiration fédéraliste. 

Le système électoral en vigueur pour élire le Parlement européen, à savoir des listes nationales, contribue pour beaucoup à articuler la campagne autour des problèmes nationaux et cela au détriment de propositions susceptibles de faire évoluer la politique européenne.

Fort heureusement, hier soir à Strasbourg, Raphaël GLUCKSMANN, qui conduit la liste socialiste, a contribué à réveiller l’Europe. Par anticipation au discours de la Sorbonne, il a développé une vision de l’Europe, qui en ferait réellement un espace de protection de tous les habitants des Etats membres, s’appuyant sur des valeurs portées de longue date par le Socialisme, à savoir la solidarité et la démocratie.

Ce sont ces valeurs et cette vision de l’Europe auxquelles il faut faire adhérer le plus grand nombre et notamment tous ces jeunes qui se laissent séduire par la démagogie de l’extrême-droite. Son leader fuit la confrontation en refusant de participer à des débats organisés par les télévisions. La pleutrerie du personnage est à souligner.