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lundi 4 juillet 2022

National et Local

Ça y est ! On connaît enfin les noms des ministres qui auront en charge la politique macroniste pour la période à venir. Il aura fallu plus de deux mois pour que le Président de la République, réélu dans les conditions que l’on connaît, nomme celles et ceux qui tenteront de gouverner la France, sans majorité à l’Assemblée Nationale. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’y a pas de surprise : on prend les mêmes ou presque. Le « débauchage » de nouvelles personnalités, issues de la Gauche, n’a pas réussi comme en 2017. Le macronisme est bien ancré à droite. C’est le discours de politique générale de la Première Ministre, mercredi, qui nous permettra de mieux analyser les intentions de l’Exécutif.

Par ailleurs, depuis le 20 juin dernier, dès le lendemain des élections législatives, quelques observateurs de la vie politique nationale et locale se font un malin plaisir à relever les désaccords entre les composantes de la NUPES . Il importe de redire encore et encore que la NUPES a été le cadre d’un accord électoral qui a permis le soutien des Socialistes, des Communistes, des Ecologistes et des Insoumis à une candidature unique dans les circonscriptions. C’était le point de passage obligé pour permettre à chacune des organisations de disposer d’un groupe politique à l’Assemblée Nationale. Cet objectif a été atteint.

Il importe également de rappeler que cet accord électoral ne repose pas sur un véritable programme commun de gouvernement. Certes il s’accompagne d’une liste de 650 mesures susceptibles d’être mise en œuvre en cas de majorité. Pour certaines d’entre elles, les signataires ont clairement évoqué leurs divergences. De plus, la faisabilité d’un grand nombre de ces mesures, généralement non chiffrées, est plus qu’incertaine. 

« Gouverner, c’est choisir » disait Pierre MENDES-France en 1954. Ce principe est toujours d’actualité. Il n’est pas possible de mettre en œuvre une politique si elle ne prend pas en compte la réalité de ce qui nous entoure au plan national, européen et international. Ne pas le faire conduirait à un échec assuré. Il faut cependant veiller à apporter toutes les explications nécessaires à la compréhension, par les citoyens, des décisions arrêtées.

Il convient désormais de s’employer à l’élaboration d’une plate-forme gouvernementale qui donnerait au rassemblement opéré pour les élections, le crédit nécessaire. Les Socialistes, de tout temps, ont revendiqué de gouverner le pays comme ils le font dans les collectivités territoriales.

Le Parti Socialiste a dirigé des gouvernements à plusieurs reprises. Les références aux avancées sociales et sociétales demeurent dans la mémoire collective : congés payés, temps de travail, protection sociale, abolition de la peine de mort, mariage pour tous pour n’en citer que quelques-unes. D’autres décisions ont été mal ressenties dans l’opinion, non seulement parce que les oppositions s’employaient à dénaturer leur sens mais aussi parce que les explications ont été insuffisantes ou mal présentées. C’est une des leçons qu’il faut tirer et retenir des expériences gouvernementales.

Au plan local, les partis signataires de la NUPES ne sont pas forcément sur la même ligne politique pour gérer les communes. Par voie de conséquence, la NUPES n’existe pas dans les conseils municipaux. Il n’y a donc pas lieu d’être surpris de retrouver dans l’opposition à certains maires socialistes, ici les écologistes, là les mélenchonistes, parfois les deux. C’est un fonctionnement institutionnel normal.

C’est en défendant ses valeurs et ses engagements pour la social-démocratie que les PS retrouvera la confiance de l’opinion.