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lundi 21 juin 2021

Tout est possible

Au lendemain du 1er tour des élections départementales et régionales, l’heure est à l’analyse des résultats obtenus par les candidats. Cette analyse concerne à la fois les situations locales, dans tel ou tel canton de son département ou dans sa région. Elle porte aussi sur un examen global de ce qui s’est produit dans l’ensemble du pays. 

S’il est une prévision « sondagière » qui s’est avérée une réalité, c’est bien celle du nombre d’abstentionnistes. Il dépasse, et de loin, tout ce qu’on a pu connaître pour des élections locales. Ce matin, un journaliste interrogeait un de ses invités en demandant : « A qui la faute ? ». Il ne s’agit pas de rechercher un coupable mais bien, à partir des causes de cette abstention, d’apporter des solutions politiques. Je les ai déjà évoquées : le vote obligatoire, un regroupement des élections municipales et départementales, une école qui prépare davantage les enfants et les adolescents à devenir des citoyens.

En second lieu, il s’agit de prendre en considération les résultats obtenus ici et là par les candidats écologistes lorsqu’ils se présentaient contre la Gauche. Dans ce cas, ils ont confirmé leur démarche d’opposition, en particulier vis-à-vis des socialistes. Cela ne peut avoir pour conséquence qu’un affrontement au second tour entre ceux qui souhaitent des mesures fortes, à l’échelon local, pour protéger notre environnement tout en décidant de politiques sociales qui, elles, protègent les hommes et les femmes, c’est-à-dire, les socialistes, et ceux qui font de la lutte contre le réchauffement climatique leur seule référence en oubliant la dimension humaine, c’est-à-dire les écologistes.

Les résultats obtenus par l’extrême-droite sont rassurants pour celles et ceux qui craignent le pire pour notre Démocratie et notre République dans le cas d’un succès « lepeniste » à la prochaine élection présidentielle. Le danger n’est pas complètement écarté. Il est cependant légèrement atténué.

La stratégie de rassemblement de la Gauche sur quelques listes régionales a été payante. C’est le cas dans les Hauts de France où la prime au sortant a favorisé le président en place mais où il y aura des conseillers régionaux de Gauche qui siégeront après six ans d’absence. Il en aurait été de même en Provence (PACA) si la liste de Gauche s’était maintenue, ce qui aurait été éminemment souhaitable si la meilleure formule, celle d’une fusion des listes sous couvert de front républicain, n’avait pu se réaliser. 

Enfin, les échecs cinglants des listes macronistes confirment l’attente des Français d’une autre politique nationale. Les prises de position des marcheurs, dès hier soir, confirment également le positionnement à droite de la majorité présidentielle. Monsieur MACRON, qui vote dans les Hauts de France, a été invité par sa tête de liste à voter pour son prochain rival à la présidentielle, Monsieur BERTRAND. C’est cocasse mais pas surprenant. Dans d’autres régions, les marcheurs appellent à voter pour la liste de droite. De plus, de nombreuses têtes de listes départementales, pour les élections régionales, étaient des hommes ou des femmes issus de la Droite. 

Toujours est-il que la bataille politique ne s’est pas terminée dimanche soir. Bien au contraire, le second tour, dimanche prochain, revêt une très grande importance. Tout est possible.