Dans un mois précisément, le 27 juin prochain, se déroulera le second tour des élections régionales et départementales. Au vu des résultats obtenus ici et là par les candidats, que ce soit sur des listes pour les régions ou des binômes mixtes dans chaque canton, les observateurs se livreront alors à des projections plus ou moins sérieuses pour l’élection présidentielle de 2022.
Il est évident que chaque famille politique devra tirer des conclusions à partir de ces résultats pour préparer les prochains rendez-vous électoraux. Il faudra élire un Président de la République, mais il faudra aussi, et je dirais surtout, élire les députés qui formeront la future majorité. Si le Chef de l’Etat est un élément incontournable de la vie politique française de par son élection au suffrage universel et le vote de tous les citoyens et par les pouvoirs que lui confère la Constitution, l’élection des Députés est tout aussi importante, sinon plus.
En effet, c’est la majorité à l’Assemblée Nationale qui soutient le Gouvernement et qui vote les lois permettant la mise en œuvre d’une politique donnée. On a connu cette situation entre 1997 et 2002, période de cohabitation pendant laquelle le gouvernement de Lionel JOSPIN et les députés de gauche ont décidé d’une série de mesures qui ne correspondaient pas aux orientations politiques du Président de la République d’alors, Jacques CHIRAC.
Cela montre à l’évidence que le choix des personnes est secondaire en regard des projets d’organisation de la vie collective. Cela conforte la thèse selon laquelle les composantes de la Gauche doivent d’abord rechercher les bases d’un accord programmatique avant de désigner le candidat ou la candidate pour avril 2022.
Pour l’heure, laissons la Droite, y compris la « macronie », et l’extrême-droite faire assaut de duplicité et d’hypocrisie pour défendre les mêmes théories tout en ayant l’air de s’opposer. Les thèses soutenues par Monsieur DARMANIN sont les mêmes que celles de Madame LE PEN. D’autres exemples de collusion des idées sont faciles à trouver.
Il y aura vraisemblablement plusieurs candidats qui se référeront à la Gauche pour l’élection présidentielle à venir. Si c’est le cas, on connaît d’avance le résultat : ils seront tous éliminés au soir du premier tour. C’est pourquoi il est important que cette même Gauche s’emploie, dans les semaines à venir, à proposer de façon collective une politique pour la France et pour l’Europe, sans oublier la dimension internationale, tant elle influence notre vie quotidienne.
Ce n’est pas une utopie que de l’imaginer. C’est la traduction d’une volonté responsable. La Gauche a montré sa capacité à gouverner. Elle peut, elle doit redevenir majoritaire.
