Décidément, la société française est dans la tourmente. Les prises de position qui ont suivi la manifestation des policiers, mercredi dernier, devant l’Assemblée Nationale, n’en finissent plus de créer la confusion. Que le Premier Secrétaire du Parti Socialiste en arrive à demander un contrôle de la police sur la Justice constitue une rupture à mes yeux encore plus grave que la déchéance de nationalité envisagée en 2016 par François HOLLANDE. Fort heureusement, des voix se sont élevées et la déviance a été corrigée.
Une autre illustration de ces dysfonctionnements qui perturbent aujourd’hui notre collectivité réside dans l’intention du Ministre de l’Intérieur de saisir la Justice au prétexte d’une déclaration d’Audrey PULVAR, tête de liste socialiste aux élections régionales en Ile de France, déclaration qui visait à dénoncer la participation du matamore DARMANIN à la manifestation des policiers. Oui, cette manifestation donnait une « image glaçante et inquiétante » de ceux qui ont mission de faire respecter la loi et de protéger les citoyens. La présence de parlementaires de gauche au milieu des manifestants, avec, à leurs côtés, des représentants de l’extrême-droite était choquante pour les Républicains attachés aux valeurs de liberté et de démocratie.
Il faut sortir rapidement de la confusion entretenue à l’envi par l’Exécutif en matière de sécurité. Puisque les Français ont le sentiment de vivre dans l’insécurité, le Parti Socialiste se doit de proposer les mesures susceptibles de les rassurer. Ce serait bien plus efficace que de manifester avec ceux qui menacent nos institutions.
Aujourd’hui doit se tenir une nouvelle rencontre entre les représentants des organisations politiques de gauche. Il n’en sortira rien si on persiste à ne se préoccuper que du nom de celui ou celle qui affronterait le suffrage universel au nom de la Gauche rassemblée. Par contre, tout est possible en terme de convergence si on s’emploie à formuler des propositions communes qui répondraient aux attentes de l’opinion.
Quand ils voteront les 20 et 27 juin prochains pour désigner les conseillers départementaux et régionaux, les électrices et les électeurs exprimeront leurs choix pour leur département et leur région. Ils diront aussi ce qu’ils attendent de la part des responsables politiques. Face aux dangers que représente l’extrême-droite, face à l’ambiguïté que provoque la Droite en ne se démarquant pas clairement des déclarations inquiétantes des « lepenistes », la Gauche a l’impérieux devoir de démontrer sa volonté de dépasser les « querelles de chapelles » et les « égo » pour retrouver le soutien d’une majorité de nos concitoyens.
Mission impossible diront certains. L’Histoire, si elle ne se répète pas, nous enseigne qu’il peut toujours y avoir un espoir et un renouveau.
