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jeudi 8 avril 2021

Droite / Gauche

Le 11 mars dernier, j’évoquais le débat législatif organisé au Sénat autour d’une proposition de loi socialiste sur le droit de mourir dans la dignité.

Déjà, ce jour-là, le clivage entre progressistes et conservateurs était apparu clairement.

Aujourd’hui,  c’est  sur  le  même  thème  que  les  Députés  vont  échanger  leurs  arguments pour  ou  contre  « le droit à une fin de vie libre et choisie ». C’est une proposition de loi soutenue par le groupe socialiste dont l’examen est rendu possible parce que le règlement de l’Assemblée Nationale permet aux députés, à travers leur groupe d’appartenance, de discuter d’un texte susceptible de devenir une loi de la République et cela une fois par mois.

La première constatation qu’il convient de faire concerne les contraintes constitutionnelles qui laissent une infime capacité d’initiative aux parlementaires en matière de proposition législative, le gouvernement ayant la maîtrise de l’ordre du jour des travaux parlementaires. C’est une volonté du Général de Gaulle, en 1958, qui voulait « brider » les pouvoirs des députés et des sénateurs au profit du gouvernement. C’est une anomalie démocratique dans une République.

La seconde constatation est la démonstration évidente des différences fondamentales et idéologiques entre la Gauche et la Droite.

En effet, dans le cas présent, la Droite pratique l’obstruction parlementaire. Ses membres ont déposé près de 3000 amendements, ce qui ne permettra pas le vote du texte examiné dans le délai imparti, c’est-à-dire une journée. Cette stratégie confirme à ceux qui en douteraient que la société compte en son sein des progressistes et des conservateurs. Ces derniers s’opposent à toute évolution qui s’appuie sur les progrès de la science et le changement des mentalités en s’arc-boutant à des principes surannés.

A l’inverse, le progressisme qui constitue la référence de la Gauche souhaite en permanence que des mesures nouvelles prennent en compte tout ce qui peut améliorer la vie collective. L’abolition de la peine de mort, le mariage pour tous, deux changements considérables voulus par la Gauche illustrent parfaitement ce caractère progressiste.

Des députés macronistes seraient favorables à la proposition considérée. Le candidat MACRON, en 2017, avait cependant exprimé son intention de ne pas inscrire ce thème dans son projet. Aujourd’hui, le Gouvernement se grandirait en reprenant à son compte l’initiative du débat législatif.

Malheureusement, à un an de l’élection présidentielle, l’Exécutif ne prendra pas le risque de se couper de l’électorat de Droite. Une nouvelle fois, il restera fidèle à sa ligne : « ni de Gauche, ni de Gauche ».