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jeudi 14 janvier 2021

Etre responsable

Une bataille politique n’est jamais perdue d’avance, encore moins avant d’avoir été menée à son terme, le jour du vote.

Dans toute son histoire, la Gauche a mis en lumière, à travers ses responsables, les divergences d’analyses et, surtout, les ambitions personnelles qui conduisent finalement à l’échec. L’illustration la plus douloureuse, car c’était la première, s’est produite à l’élection présidentielle de 2002. Pour ceux qui l’auraient oublié, 5 candidats étaient porteurs d’une sensibilité de gauche, deux d’extrême-gauche. Le résultat permit à l’extrême-droite d’affronter la Droite conservatrice au second tour. Nombreux furent les électeurs de gauche qui se résolurent à voter pour le candidat de droite, ne voulant pas prendre le risque de voir notre pays dirigé par un fasciste, raciste et nationaliste.

L’Histoire ne se répète pas dit-on communément. Pourtant, à 16 mois de l’élection présidentielle, on peut avoir l’impression qu’elle se prépare à reproduire le scénario catastrophique d’il y a 20 ans.

Pendant des décennies, Socialistes et Communistes se sont affrontés sur le plan idéologique. Ils n’avaient pas la même conception de la Liberté, de la Démocratie et du pluralisme des idées. Depuis une cinquantaine d’années, cet affrontement est essentiellement d’ordre électoral. Il est des moments où il faut aborder une élection en se donnant tous les moyens de la gagner. Cela semble bien engagé pour les élections départementales. C’est un peu plus difficile pour les élections régionales. Les responsables nationaux en discutent. Il serait regrettable que cela débouche sur un partage des territoires : à toi, celui-ci, à moi celui-là, condition d’un soutien réciproque. Or, lorsqu’il s’agit d’accords électoraux, la règle est simple : les résultats obtenus par les uns et par les autres dans les consultations précédentes constituent la référence incontournable, et cela, région par région.

Avec les écolos, la problématique est différente. Il n’y a pas de débat idéologique. On peut s’interroger d’ailleurs sur l’idéologie de ceux qui entendent exercer des responsabilités politiques en ne se référant qu’à la nécessaire protection de la planète.

Les résultats obtenus aux élections européennes de 2019 donnent à certains de leurs responsables la conviction qu’ils sont désormais l’alternance au libéralisme. S’il y a davantage de maires écologistes dans quelques grandes villes, c’est parce que les Socialistes de ces cités ont pris leurs responsabilités en jouant la carte du rassemblement de la Gauche.

Un grand quotidien national titrait, il y a deux jours : « Divisée, la Gauche risque de disparaître à la présidentielle ». Ce n’est pas être devin que de l’envisager. C’est donc une nécessité absolue que de mettre fin à cette hypothèse. Cela répondrait aux 72 % du peuple de gauche qui souhaitent, selon un sondage récent, l’unité de la Gauche.

Les vrais responsables savent ce qu’il leur reste à faire.