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mardi 14 avril 2020

Onze Mai ?

La critique est facile mais l’art est difficile nous rappelle l’adage. Je n’entends pas me complaire dans la critique. Gouverner, en ces temps de crise sanitaire, n’est pas chose aisée. L’intervention télévisée du Président de la République hier soir était attendue. Le nombre impressionnant de téléspectateurs qui l’ont suivie en témoigne.

Bien sûr, on espérait qu’il nous annoncerait la fin du confinement. Ce n’était pas imaginable compte tenu de la ligne suivie par le Gouvernement. Et il n’est pas le seul à travers le monde.

C’eût été souhaitable cependant d’un point de vue psychologique, les gens supportent de moins en moins les conditions de vie qui leur sont imposées : enfermement, promiscuité, rupture des liens sociaux.

Ce l’eût été également pour des raisons économiques et sociales, les nombreuses activités productrices de ressources étant trop longuement interrompues.

Ce l’eût été enfin pour le respect de nos règles de droit qui sont mises entre parenthèses du fait de l’état d’urgence sanitaire mis en place. Les observateurs et les experts sont de plus en plus nombreux à le dénoncer.

Je l’ai déjà dit, le COVID-19 ne doit en aucun cas porter atteinte aux principes fondamentaux de notre Etat de Droit. La Commission d’enquête parlementaire nécessaire après le confinement, qu’elle parte de l’Assemblée Nationale ou du Sénat ou des deux, devra se pencher sur de nombreux sujets. Le Vice-Président du Conseil d’Etat devra expliquer les raisons des nombreux rejets de recours dont il a été saisi, sans délibéré, sans examen sur le fond du dossier déposé.

Le maintien du confinement jusqu’au 11 mai est la conséquence des choix retenus, sur avis médical. On comprend que pour les médecins, l’isolement des personnes permet d’endiguer la propagation de la maladie. Cette solution a été d’autant plus nécessaire que n’existaient pas les moyens matériels d’éviter la propagation du virus, les masques en particulier.

Pour le Chef de l’Etat, le 11 mai sera donc le jour de la Libération mettant fin à la guerre à laquelle il nous a sensibilisé. Cela signifie-t-il qu’il dispose d’éléments qui lui permettent d’être aussi affirmatif ?

Si c’est le cas, il aurait dû être plus explicite plutôt que de flatter, à longueur de phrases, un auditoire anxieux.

Monsieur MACRON a évoqué l’Europe à plusieurs reprises. Cette dernière a en effet une occasion extraordinaire de démontrer son utilité. Il appartient aux responsables politiques des 27 Etats membres de faire preuve d’imagination et d’initiatives. Ce serait un bon moyen pour que les citoyens européens retrouvent l’intérêt de cette institution supranationale : l’Union Européenne.