En
sait-on plus aujourd’hui après le discours du Premier Ministre, hier, devant le
CESE ? Il est évident que non. Le flou qui entourait ce projet de réforme
des retraites annoncé par le candidat MACRON en 2017, n’a pas été dissipé pour
autant par le catalogue d’intentions présenté par Monsieur PHILIPPE.
Plus
grave : concernant l’âge auquel on pourra bénéficier de la retraite à taux
plein, la « ligne rouge a été franchie », pour reprendre l’expression
employée par de nombreux responsables syndicaux.
Comment
comprendre ce positionnement dont le Gouvernement et le Président de la
République savaient pertinemment qu’il susciterait les réactions qui sont
apparues aussitôt, dès la fin des propos du Chef du Gouvernement ?
Car,
je veux croire qu’ils le savaient, sinon ils confirmeraient la relative
incompétence politique dont ils font preuve depuis deux ans et demi.
Alors
pourquoi ?
On
peut imaginer que c’est par machiavélisme pur et simple. Monsieur PHILIPPE n’a
pas développé les arguments déployés sans qu’ils soient partagés par Monsieur
MACRON, même si certains commentateurs rappellent ce matin que ce dernier avait
exprimé ses réserves par rapport à ce concept « d’âge pivot ».
Le
Président de la République étant donc en phase avec son Premier Ministre pour
les propos tenus, il peut apparaître comme conciliant dans les jours à venir en
reconsidérant telle ou telle intention.
La
vigilance s’impose donc plus que jamais car une apparence de recul sur un point
permettrait de faire passer le reste en prenant l’opinion à témoin sur la bonne
volonté manifestée par l’Exécutif.
Il
importe donc d’être attentif à la suite des évènements et ne pas se laisser
berner par une déclaration présidentielle trompeuse.
Trop
nombreux sont les exemples qui caractérisent la politique antisociale menée
depuis le début du quinquennat en cours. Ils sont bien connus de celles et de
ceux qui ont à en souffrir.
Je
l’ai dit, la vigilance s’impose, en même temps que la détermination des
salariés du secteur public ou des entreprises privées pour continuer de dire
leur insatisfaction.
Des
manifestations, des grèves sont annoncées. Tous nos concitoyens doivent bien comprendre
que ces mouvements sont engagés pour la défense de tous, notamment des plus
jeunes et non pas pour telle ou telle catégorie professionnelle.
Le
pouvoir en place va tout faire pour discréditer les organisations responsables,
syndicales et politiques. Le mépris à l’égard des corps intermédiaires est trop
souvent apparu dans les propos et l’attitude du Chef de l’Etat. Le moment est
venu de lui dire : ça suffit !