Nous
y sommes : le Gouvernement présente aujourd’hui ce qu’il a retenu du
fameux « grand débat ». Il le fait à grand renfort de publicité, dans
un cadre prestigieux : le Grand Palais à Paris.
Que
sortira-t-il de cette « cérémonie de restitution » : pas grand-chose,
sinon rien. Il faudra attendre la mi-avril (encore huit jours de patience !)
pour que Jupiter délivre son message. Les Français sont impatients d’entendre
les solutions préconisées par le Chef de l’Etat même si beaucoup d’entre eux ne
se font pas d’illusions.
Il
est surprenant que, malgré tout le « barnum » déployé, quelques
milliers de « gilets jaunes », ce samedi encore, continuent de clamer
leurs revendications.
Que
de déceptions en perspective avec, comme conséquence, un intérêt accru de
certains de nos concitoyens pour l’extrême-droite.
N’étant
pas en reste pour la démagogie, le Gouvernement nous annonce le repas à la
cantine scolaire pour un euro à la charge des familles. Toutes les familles ?
Tiendra-t-on compte des revenus du foyer dont le ou les enfants fréquentent les
restaurants scolaires ? La dégressivité est une mesure de justice sociale
qui n’est pas généralisée.
Démagogie
disais-je car si l’Etat s’engage (pour combien de temps ?) à verser une
aide de deux euros par repas, à qui incombera la charge du reste du coût de l’un
de ces repas, à savoir près de deux euros ? Aux communes bien sûr.
Les
maires devront donc assurer sur le budget communal cette dépense nouvelle
décidée par l’Etat.
Comment
la financeront-ils ? Par l’impôt local, taxe foncière et taxe d’habitation,
en passe d’être d’ailleurs supprimée.
Ce
même gouvernement ne manquera pas une nouvelle fois de critiquer, sermonner les
élus locaux qui dépensent trop.
Nous
traversons incontestablement une période de grande incertitude. C’est de
retrouver confiance en eux-mêmes dont les Français ont le plus besoin. Pour y
parvenir, il faut qu’ils constatent, chez leurs élus, une volonté réelle de
résoudre les problèmes qu’ils rencontrent.
Cette
période de consultation aura concerné moins de 500 000 personnes selon des
sources autorisées, plus d’un million pour d’autres. On est loin d’un
fonctionnement démocratique alors que nos institutions le prévoient : le
Parlement, les collectivités territoriales et les corps intermédiaires tant
méprisés.
C’est
dire combien je suis sceptique sur les conclusions qui seront apportées. Mais
après tout, soyons optimistes.