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jeudi 31 janvier 2019

Soyons concrets


Nos concitoyens, engagés ou non dans le mouvement des « gilets jaunes », considèrent qu’ils ne sont pas entendus par les responsables politiques.

C’est un point de vue que je ne partage pas, mais le débat ne porte pas essentiellement sur le rôle des élus et sur leurs relations avec leurs électeurs. Cela viendra si le problème de nos institutions est posé.

Parmi les revendications du mouvement social que la France connaît figure en bonne place le rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), supprimé par la majorité parlementaire sur proposition du Gouvernement et du Président de la République. D’anciens revendiquent la mise en œuvre du référendum d’initiative citoyenne (RIC). Dans l’hypothèse de la création dans notre droit de ce type d’organisation, il faudra du temps pour que cela soit.

Alors, soyons concrets.

La loi a créé le référendum d’initiative partagée (RIP). C’est possible depuis le 1er janvier 2015, sous le quinquennat de François HOLLANDE. Utilisons ce moyen pour faire entendre la voix du peuple si tant est que ce peuple soit déterminé à se faire entendre.

Certes il y a des conditions lourdes et contraignantes qu’il faudra peut-être adoucir. Rien n’empêche cependant d’en faire usage dès maintenant.

Cela commence par une demande portée par 185 parlementaires. Les députés et les sénateurs socialistes, communistes et mélenchonistes ont signé. Il manque un peu plus d’une vingtaine de signatures. Les citoyens qui souhaitent véritablement que le peuple soit consulté doivent s’employer à obtenir le soutien de leur député ou de leur sénateur s’il n’appartient pas à l’un des groupes déjà engagés.

C’est possible, notamment auprès des macronistes, qui, pour certains, n’ont pas approuvé spontanément la suppression de l’ISF en 2017. Ces derniers ont sûrement entendu le Premier Ministre qu’ils soutiennent, hier soir, sur France-Inter, dire qu’il n’était pas hostile à l’usage de ce RIP.

Si les signataires qui manquent se joignaient à la demande, on mesurerait concrètement l’utilité de l’action des occupants des ronds-points à influencer le déroulement de la vie politique française.

Viendrait ensuite le recueil de 10 % du corps électoral, soit environ 4,7 millions de signatures en bas d’une pétition émanant de citoyens souhaitant l’application de la loi en matière de RIP.

Toutes ces épreuves étant franchies, encore faudra-t-il que le peuple, alors consulté, demande majoritairement le rétablissement de l’ISF.

On le voit, l’action peut se concrétiser. Encore faut-il vouloir sortir de l’incantation.