Nos institutions confèrent au Président de la République des
responsabilités. Il a toute la légitimité qui lui permet de proposer ce qu’il
est convenu d’appeler « un grand débat national ». Il importe de
tenir compte de cette initiative et de s’inscrire dans son processus. Je suis
heureux que le Parti Socialiste par la voix de son Premier Secrétaire, Olivier
FAURE, ait demandé à ses militants d’y apporter leur contribution.
Cela ne doit pas faire oublier les conditions qui ont amené à
l’initiative présidentielle et la méthode invoquée pour la conduite de ce Gand
Débat.
Personne ne peut nier l’aggravation de la situation sociale vécue
par un très grand nombre de Français au cours des derniers mois. Les choix
politiques du Chef de l’État y sont pour beaucoup.
J’entends bien les supporters du nouveau monde macronien nous dire
que les injustices sociales d’aujourd’hui sont la résultante des politiques
menées hier, y compris par la Gauche au cours du quinquennat précédent. Ceux
qui pensent cela oublient un peu vite qu’avec François HOLLANDE, malgré un
contexte économique très difficile, la protection sociale des Français n’a pas
diminué.
Les mêmes devraient s’interroger sur la relation privilégiée qui
s’est établie entre Messieurs MACRON et SARKOZY. Ce dernier semble être devenu
le conseiller politique du Chef de l’État qui le consulte régulièrement.
C’est donc une situation sociale insupportable qui a entrainé le mouvement
des « gilets jaunes ». Ce mouvement contestataire a conduit le
Président de la République à décider de mesures inédites présentées le 10
décembre dernier.
Il est surprenant que dans sa fameuse lettre aux Français rendue
publique hier soir, Monsieur MACRON n’y fasse aucune allusion.
Depuis deux mois, la méthode de gouvernance du Chef de l’État a été
sévèrement critiquée. Elle est aussi une des causes de la crispation dans
laquelle la France est engagée. Suffisant, méprisant, humiliant même, le
personnage est bien identifié. Il s’est rendu compte que les « corps
intermédiaires » jouaient un rôle important dans notre société. Les Maires
sont mis à contribution pour être les organisateurs du « Grand
Débat ». Certains qui n’oublient pas le peu de considération dont ils ont
été l’objet refusent cette mission. On les comprend. Cependant, il faut savoir
dépasser ses réticences quand il est nécessaire d’accompagner les citoyens dans
une démarche légitime.
Reste à voir ce qu’apportera ce « Grand Débat » tant au
niveau de la forme que du fond. Nous aurons forcément à y revenir.