Dans le billet que j’ai publié lundi dernier, j’ai dénoncé le
maintien de la primaire, dans les statuts du PS, pour désigner le candidat à
l’élection présidentielle. Le Parti Socialiste a pris la sage décision de
renvoyer à plus tard le vote initialement prévu ce jeudi. Le problème posé
demeure mais il est vrai qu’il y a d’autres priorités aujourd’hui.
Il est grand temps que le Président de la République et son
gouvernement apportent des réponses satisfaisantes pour que cessent ces manifestations,
certes légitimes, mais qui permettent des exactions inacceptables en
démocratie.
Depuis le début de la semaine, alors que l’Exécutif se résout à
faire des annonces susceptibles de mettre fin à la crise à laquelle il est
confronté, les médias et les commentateurs se livrent à des supputations sur
l’avenir du Gouvernement et du Premier Ministre.
Ce n’est pas tant un nouveau gouvernement que les Français
attendent qu’un changement de politique : il faut que la justice sociale
apparaisse comme la priorité.
Si l’opinion soutient à près de 80 % les « gilets
jaunes », c’est parce qu’une prise de conscience collective est
apparue : Monsieur MACRON mène une politique qui renforce les inégalités
plutôt que de les corriger.
La suppression de l’I.S.F., celle de l’aide personnalisée au logement
(A.P.L.), celle des emplois aidés pour ne citer que ces illustrations sans
parler de la taxe imaginée sur les carburants ont pour conséquence de créer un
sentiment d’injustice chez un grand nombre de Français.
L’heure doit être au dialogue, avec les manifestants d’aujourd’hui,
s’ils parviennent à désigner des interlocuteurs représentatifs, mais aussi avec
les représentants des partis politiques, des syndicats, des associations
concernées qui eux, relèvent d’organisations structurées.
La démonstration est faite que la méthode
« jupitérienne » de gouvernement n’est pas acceptée. De même, on se
rend compte que l’inexpérience de la plupart de ceux qui dirigent notre pays
contribue à aggraver la situation.
Plus grave, en dramatisant à l’extrême ce qu’il adviendra d’une
poursuite du mouvement des « gilets jaunes », le Ministre de
l’Intérieur et le Premier Ministre ne contribuent pas à l’apaisement dont la
France a besoin.
Puisque l’évolution de nos institutions au cours des 60 années
écoulées ont donné au Chef de l’État un rôle de premier plan, c’est à lui que
revient la responsabilité et l’initiative.
En sera-t-il capable ?