Dans son allocution télévisée du 10 décembre dernier, le Président
de la République a proposé un débat national pour « donner la parole aux
Français sur quatre questions majeures ».
Pourquoi pas ?
Les modalités de ce débat devaient être présentées le 15 décembre.
Cette présentation a été reportée. C’est dire que l’Exécutif se rend compte des
difficultés d’organiser un tel débat au moment où les Français s’interrogent
sur les capacités du Gouvernement et du Chef de l’État à mener une politique
conforme à leurs attentes.
J’ai pratiqué la démocratie représentative pendant une quarantaine
d’année à partir de différents mandats électifs.
J’ai fait appel à la démocratie participative bien avant que différents
textes de lois n’en organisent le fonctionnement.
Par contre, j’ai toujours été hostile à la « démocratie
directe » telle qu’elle existait sous l’Antiquité (des conditions strictes
limitaient la capacité d’être citoyen) ou telle que la préconisait Jean-Jacques
ROUSSEAU. Son application n’est efficace que pour un petit nombre de personnes
concernées relevant d’une structure sociale homogène. Associer le peuple à une
décision politique, c’est populaire. Par contre, si c’est pour le manipuler,
c’est populiste.
Le débat proposé par Monsieur MACRON ne sera productif et
constructif que si son organisation s’appuie sur des principes simples. Certes
la parole doit être libre et donnée à toutes celles et à tous ceux qui ont des
propositions à formuler.
L’État de droit dans lequel nous vivons n’est pas celui qui a
précédé la Révolution de 1789. A cette époque, les corps intermédiaires,
syndicats, associations, partis politiques, élus locaux et nationaux,
n’existaient pas. Les « cahiers de doléances » d’alors ont constitué
la base du changement demandé.
J’entends bien quelques « porte-parole » (!) des gilets
jaunes crier leur hostilité (et même, pour certains, leur haine) à l’encontre
des élus de la République. Cette forme de démagogie a toujours existé. Il
importe de veiller à ce qu’elle ne prenne pas le pas sur les règles
fondamentales de notre Démocratie.
Le Parti Socialiste doit tenir sa place dans ce débat national. Les
propositions portées par ses responsables, si elles étaient retenues, sont
autant de réponses aux revendications qui s’expriment aujourd’hui.