Au moment où je publie ce blog, je prends le risque de rater un
événement politique d’importance : le remaniement ministériel. On l’attend
toujours, huit jours après la démission de Monsieur COLLOMB qui l’a rendu
nécessaire.
L’importance de cet événement n’est que la conséquence du suspense
entretenu par certains médias. La désinvolture du Président de la République et
du Premier Ministre manifestée lorsqu’ils sont interrogés alimente toutes les
supputations formulées. Je n’ai pas l’intention d’en rajouter.
Il n’empêche que cet événement, ou plutôt ce non-événement, permet
une nouvelle fois à « Sa Suffisance » de manifester le mépris dont il
est coutumier, cette fois, vis-à-vis de ses propres ministres, des journalistes
et, bien entendu, des Français.
Si, pour Madame SCHIAPPA, Monsieur MACRON est
« christique », c’est-à-dire comparable à Jésus-Christ, pour d’autres
membres du gouvernement, certains ou certaines se livrent à des commentaires
qui en disent long sur leur état d’esprit.
Ils ont accepté de servir Jupiter. Ils ne doivent pas oublier que
celui-ci, père et maître des Dieux de l’Antiquité romaine est, dans sa
réincarnation macronienne, le maître des destinées ministérielles. Sauf, et
c’est pour l’heure l’exception qui confirme la règle, sauf pour Monsieur
COLLOMB qui a osé défier le Chef de l’État. Il sera intéressant d’observer,
dans les mois à venir, l’évolution des relations entre ces deux personnages.
Une chose est sûre : le gouvernement qui sera issu du
remaniement se consacrera, certes à la gestion du pays, mais aussi et surtout à
la préparation des élections européennes de mai prochain.
Pour les macronistes, cette échéance est importante et leur leader,
en l’occurrence Monsieur MACRON lui-même, lui a donné par avance une tournure
originale : il s’agirait de l’affrontement entre pro-européens et
anti-européens.
Cette analyse de la situation est quelque peu sommaire. Elle vise à
tromper l’opinion une nouvelle fois, comme lors de l’élection présidentielle.
Laissons de côté ceux qui sont contre l’Europe, les LE PEN,
DUPONT-AIGNAN, MELENCHON.
Rappelons que parmi les défenseurs de la construction européenne,
il y a d’un côté les libéraux (dont fait partie Monsieur MACRON), partisan
d’une Europe économique. Il y a par ailleurs les progressistes, et notamment
les Socialistes, partisans d’une Europe différente de celle que nous
connaissons : une Europe qui défende l’emploi, la justice sociale et la
transition écologique.
J’aurai l’occasion de revenir sur ces thèmes dans les semaines à
venir. Il importera alors de convaincre nos concitoyens que l’Europe est bien
la nouvelle dimension de leur avenir et que sa construction ne passe en aucun
cas par un blanc-seing donné à nouveau au macronisme.