Le Parti Socialiste a connu, dans son histoire vieille de 140 ans,
des périodes plus enthousiasmantes que celle que nous traversons en ce moment.
La scission décidée ce week-end par quelques représentants de ce
que l’on appelle communément la gauche du parti est le dernier épisode en date.
D’abord, je veux m’inscrire en faux contre ce concept de
« gauche du parti ». Je revendique d’être un homme de gauche par
opposition à ceux qui se réclament de la droite. La différence est
claire : d’un côté les défenseurs de la justice sociale, de la démocratie,
de la République ; de l’autre, les conservateurs qui s’accommodent des
inégalités dont notre société est porteuse.
Ainsi donc, un nouveau mauvais coup est porté au Socialisme. Après
les frondeurs, les MELENCHON, MACRON, HAMON, VALLS, c’est aujourd’hui le tour
de MAUREL, LIENEMANN et peut-être DRAY. Tous ont un point commun :
« plus socialiste que moi, tu meurs ».
Ce n’est pas à partir d’une telle conception de l’organisation de
la vie collective que l’on peut permettre à la Gauche d’exercer des
responsabilités au niveau national et européen.
Toutes ces divisions, ces abandons, ces trahisons servent la Droite
et font le lit de l’extrême-droite.
Force est de constater que depuis sa création historique et malgré
les moments importants qu’il a connu, en 1905 ou en 1971, par exemple, le Parti
Socialiste n’a jamais trouvé la réponse à des questions simples : pourquoi
et comment ?
Pourquoi en arrive-t-on à cette situation de rupture ? Ceux
qui la provoquent nous dirons, la main sur le cœur, qu’ils ne se retrouvent
plus dans les choix politiques, les orientations décidées par la majorité du
parti. Il y a sûrement un peu de cela.
Néanmoins, je pense que c’est d’abord un problème d’égocentrisme.
« Je ne réussis pas à imposer mon point de vue. Je quitte l’organisation
pour créer la mienne où je serai majoritaire ».
Alors, comment faire pour permettre un rassemblement de cette
« diaspora » qui caractérise la gauche française ?
Elle a toujours connu, en son sein, des divergences entre la gauche
idéaliste et la gauche réaliste. Des cycles ont marqué son histoire. François
MITTERRAND et Pierre MAUROY ont su fédérer en 1971 les différentes
sensibilités, ce qui a permis la victoire de 1981.
Aujourd’hui, il appartient aux responsables du PS de créer les
conditions pour combattre une nouvelle fois cette fatalité qui voudrait que la
Gauche soit toujours enfermée dans la division.