Réagissez !

lundi 10 septembre 2018

Soulagement, mais...


Tous les démocrates attachés aux libertés individuelles et collectives poussent, sans doute, ce lundi matin, un soupir de soulagement : l’extrême-droite suédoise n’a pas obtenu les résultats que les sondages annonçaient.

Soulagement, certes, mais inquiétude et vigilance doivent plus que jamais être les références des responsables politiques européens. Je parle, bien entendu, de ceux pour qui l’Europe doit demeurer un lieu de tolérance en même temps qu’une démocratie porteuse de ces valeurs fondamentales que sont la solidarité et la liberté.

En effet, si les Suédois n’ont pas apporté leurs suffrages aux nazillons qui se sont manifestés dans leur pays, les problèmes posés dans la plupart des pays de l’Union n’ont pas encore été résolus par les instances européennes et par les gouvernements des États membres.

Parmi ces problèmes, il en est deux qu’il me semble urgent de régler : les inégalités sociales dont souffrent trop d’hommes et de femmes et une gestion humaine des flux migratoires tels qu’on les subit en Europe depuis quelques années.

L’arrivée en nombre de ces migrants a des causes bien connues. La guerre, qu’elle soit civile entre des fractions d’un même peuple ou qu’elle soit militaire, à l’initiative d’États totalitaires, entraîne des mouvements de population, en nombre. Ces hommes, ces femmes, leurs enfants quittent leur pays d’origine pensant trouver en Europe des conditions leur permettant de vivre dans la paix.

Les évolutions climatiques et leurs conséquences économiques amènent d’autres populations à se déplacer vers un monde qui leur paraît mieux correspondre à ce qu’ils attendent.

Sur ces deux problèmes en particulier, il est évident que c’est au niveau de l’O.N.U qu’il faut rechercher les solutions.

Ces arrivées de migrants, en très grand nombre, ont pour conséquence de susciter un mouvement de rejet à leur encontre. Ce mouvement constitue un terreau fertile aux thèses racistes et xénophobes de l’extrême-droite dans de nombreux pays de l’Union.

Il est urgent de rédiger, à l’échelle européenne, une sorte de « Déclaration de Principes » qui définirait des règles fondamentales auxquelles les États membres ne pourraient déroger sauf à s’exclure d’eux-mêmes de l’Union Européenne.

Deux références pourraient servir à l’élaboration de cette déclaration. C’est d’abord celle que l’on attribue à Bertolt BRECHT, en 1941 : « Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde ».

C’est aussi celle formulée par SAINT-JUST pendant la Révolution Française : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ».