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lundi 25 juin 2018

Jupiter et la Solidarité


Il y a un an, nous entrions dans l’ère jupitérienne. C’est le Président de la République lui-même qui le décrétait puisqu’il voulait une différence complète avec le quinquennat qui s’achevait. Cela aura eu comme conséquence la mise en place d’une politique dans laquelle la dimension humaine a disparu. On décide sans tenir compte des aspirations des Français. On tranche abruptement et avec mépris des situations qui justifieraient davantage de considération vis-à-vis des citoyens.

Passé maître en matière de communication, le Président de la République s’est employé à faire oublier qu’il était resté indifférent au sort des naufragés de l’Aquarius, il y a une dizaine de jours.

Bien sûr, c’est au niveau européen que des solutions doivent être trouvées et mise en œuvre. Cependant, en attendant qu’une politique ait été définie, chaque Etat membre de l’Union Européenne (et donc la France) a un devoir de solidarité à l’égard de celle et ceux qui fuient leur pays d’origine pour diverses raisons.

L’Europe et ses institutions, malgré leur fragilité, devraient aussi réagir aux propos des membres d’un gouvernement de l’un des Etats membres.

C’est bien entendu de l’Italie dont il s’agit.

Certes, les Italiens ont voté démocratiquement. Je ne suis pas sûr que les électeurs du Mouvement Cinq Etoiles, plutôt gauchiste, aient souhaité une alliance avec la Ligue du Nord, pure représentante du fascisme que l’Italie a déjà connu à partir de 1922.

Or, cette alliance contre nature amène un Ministre de l’Intérieur à refuser l’accès à un port d’un bateau chargé de migrants et qui se propose d’aller « chercher les clandestins, maison par maison, quartier par quartier ». Poutine ne faisait pas mieux quand il déclarait vouloir pourchasser les Tchéchènes « jusque dans les chiotes ».

Elle entraîne aussi des propos de la part d’un Ministre de la famille clamant son hostilité « à la franc-maçonnerie et aux juifs », parlant de « saloperies » à propos de l’homosexualité.

Non, l’Europe d’aujourd’hui ne peut pas rester indifférente comme elle le fut dans les années 1930 face à la montée du fascisme et du nazisme.

L’Italie est en train de se mettre au ban de l’Europe. Il faut le dire avec force et en tirer les conclusions qui s’imposent et l’aider à inverser cette tendance.