Il
y a un an, nous entrions dans l’ère jupitérienne. C’est le Président de la
République lui-même qui le décrétait puisqu’il voulait une différence complète
avec le quinquennat qui s’achevait. Cela aura eu comme conséquence la mise en
place d’une politique dans laquelle la dimension humaine a disparu. On décide
sans tenir compte des aspirations des Français. On tranche abruptement et avec
mépris des situations qui justifieraient davantage de considération vis-à-vis
des citoyens.
Passé
maître en matière de communication, le Président de la République s’est employé
à faire oublier qu’il était resté indifférent au sort des naufragés de
l’Aquarius, il y a une dizaine de jours.
Bien
sûr, c’est au niveau européen que des solutions doivent être trouvées et mise en
œuvre. Cependant, en attendant qu’une politique ait été définie, chaque Etat
membre de l’Union Européenne (et donc la France) a un devoir de solidarité à
l’égard de celle et ceux qui fuient leur pays d’origine pour diverses raisons.
L’Europe
et ses institutions, malgré leur fragilité, devraient aussi réagir aux propos
des membres d’un gouvernement de l’un des Etats membres.
C’est
bien entendu de l’Italie dont il s’agit.
Certes,
les Italiens ont voté démocratiquement. Je ne suis pas sûr que les électeurs du
Mouvement Cinq Etoiles, plutôt gauchiste, aient souhaité une alliance avec la
Ligue du Nord, pure représentante du fascisme que l’Italie a déjà connu à
partir de 1922.
Or,
cette alliance contre nature amène un Ministre de l’Intérieur à refuser l’accès
à un port d’un bateau chargé de migrants et qui se propose d’aller
« chercher les clandestins, maison par maison, quartier par
quartier ». Poutine ne faisait pas mieux quand il déclarait vouloir
pourchasser les Tchéchènes « jusque dans les chiotes ».
Elle
entraîne aussi des propos de la part d’un Ministre de la famille clamant son
hostilité « à la franc-maçonnerie et aux juifs », parlant de
« saloperies » à propos de l’homosexualité.
Non,
l’Europe d’aujourd’hui ne peut pas rester indifférente comme elle le fut dans
les années 1930 face à la montée du fascisme et du nazisme.
L’Italie
est en train de se mettre au ban de l’Europe. Il faut le dire avec force et en
tirer les conclusions qui s’imposent et l’aider à inverser cette tendance.