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lundi 30 avril 2018

Pas de dérive


Arrogant, directif mais pugnace, c’est ainsi que les Français perçoivent le Président de la République selon un récent sondage.

La pugnacité est une qualité quand elle permet de faire preuve de détermination pour atteindre des objectifs louables. Elle devient dangereuse quand elle se transforme en entêtement et que celui qui en manifeste ne fait aucune concession.

Dans le cas de Monsieur MACRON, c’est à cette forme de pugnacité à laquelle se trouvent confrontés toutes celles et tous ceux qui s’élèvent contre des dispositions qui mettent en péril la cohésion sociale.

C’est encore plus grave lorsque l’arrogance et la directivité, deux défauts majeurs pour un responsable politique, constituent la méthode de gouvernement adoptée.

Dire cela, ce n’est pas faire un procès d’intention. Les fait sont là ou à venir. On connaît la liste.

Sans négliger l’importance des conflits sociaux en cours pour lesquels l’Exécutif manifeste son mépris pour les porteurs de revendications légitimes, un problème d’une extrême gravité se profile devant nous, celui de la réforme envisagée de nos institutions.

Derrière l’écran de fumée de la diminution du nombre de parlementaires, plusieurs mesures proposées auraient pour effet de diminuer considérablement la responsabilité première des députés et des sénateurs qui est, rappelons-le, de voter la loi mais également et je dirai « surtout », de contrôler le Gouvernement. Dans une démocratie représentative comme la nôtre, cette mission de contrôle garantit le respect de nos règles fondamentales.

Je ne veux pas développer dans le détail ce qu’envisage Monsieur MACRON pour museler ceux qui pourraient le gêner. D’autres, les parlementaires, les responsables des partis politiques attachés à la République, les spécialistes, politologues, universitaires ne vont pas manquer, j’espère, de tirer toutes les sonnettes d’alarme.

Quand le Général de Gaulle, en 1958, a fait adopter par référendum la Constitution de la Ve République, François MITTERRAND avait alors dénoncé le « coup d’état permanent » qu’elle autorisait si on en faisait un mauvais usage.

Fort heureusement, depuis soixante ans, les Républicains, de gauche comme de droite (il y en a), ont permis un fonctionnement démocratique de notre pays.

Aujourd’hui, et parce que le macronisme est indéterminé sur l’échelle des valeurs républicaines, le pire est à craindre. Il est urgent de mettre fin aux dérives envisagées.