Arrogant,
directif mais pugnace, c’est ainsi que les Français perçoivent le Président de la
République selon un récent sondage.
La
pugnacité est une qualité quand elle permet de faire preuve de détermination
pour atteindre des objectifs louables. Elle devient dangereuse quand elle se
transforme en entêtement et que celui qui en manifeste ne fait aucune
concession.
Dans
le cas de Monsieur MACRON, c’est à cette forme de pugnacité à laquelle se
trouvent confrontés toutes celles et tous ceux qui s’élèvent contre des
dispositions qui mettent en péril la cohésion sociale.
C’est
encore plus grave lorsque l’arrogance et la directivité, deux défauts majeurs
pour un responsable politique, constituent la méthode de gouvernement adoptée.
Dire
cela, ce n’est pas faire un procès d’intention. Les fait sont là ou à venir. On
connaît la liste.
Sans
négliger l’importance des conflits sociaux en cours pour lesquels l’Exécutif
manifeste son mépris pour les porteurs de revendications légitimes, un problème
d’une extrême gravité se profile devant nous, celui de la réforme envisagée de
nos institutions.
Derrière
l’écran de fumée de la diminution du nombre de parlementaires, plusieurs
mesures proposées auraient pour effet de diminuer considérablement la
responsabilité première des députés et des sénateurs qui est, rappelons-le, de
voter la loi mais également et je dirai « surtout », de contrôler le
Gouvernement. Dans une démocratie représentative comme la nôtre, cette mission
de contrôle garantit le respect de nos règles fondamentales.
Je
ne veux pas développer dans le détail ce qu’envisage Monsieur MACRON pour
museler ceux qui pourraient le gêner. D’autres, les parlementaires, les
responsables des partis politiques attachés à la République, les spécialistes,
politologues, universitaires ne vont pas manquer, j’espère, de tirer toutes les
sonnettes d’alarme.
Quand
le Général de Gaulle, en 1958, a fait adopter par référendum la Constitution de
la Ve République, François MITTERRAND avait alors dénoncé le « coup d’état
permanent » qu’elle autorisait si on en faisait un mauvais usage.
Fort
heureusement, depuis soixante ans, les Républicains, de gauche comme de droite
(il y en a), ont permis un fonctionnement démocratique de notre pays.
Aujourd’hui,
et parce que le macronisme est indéterminé sur l’échelle des valeurs
républicaines, le pire est à craindre. Il est urgent de mettre fin aux dérives
envisagées.