Incontestablement,
le Parti Socialiste est à un tournant de son histoire.
Comme
partout en France, les militants préparent le Congrès d’Aubervilliers, début
avril, et cela suscite naturellement des débats. Je ne crois pas trahir le
sentiment partagé par tous les Socialistes : ce congrès doit être celui de
la refondation comme ce fut le cas en 1920, au moment de sa scission avec ceux
qui allaient constituer le Parti Communiste.
A
plusieurs reprises, dans son histoire vieille de près de 150 ans, le Parti
Socialiste a été confronté à des situations critiques, voire dramatiques.
Citons 1969, 1993 et 2002 avec les retentissants échecs électoraux connus alors
ou 1971 avec le passage de la S.F.I.O. au Parti Socialiste d’aujourd’hui.
L’année
2017 aura été l’aboutissement d’une période pendant laquelle une rupture
profonde avec l’opinion aura créé la situation présente.
La
réflexion, la confrontation des analyses sur les raisons qui ont amené l’état
présent de la Social-Démocratie en France mais aussi dans la plupart des pays
européens devra continuer au-delà même du Congrès à venir. Il faudra le faire
avec l’ensemble des partis qui constituent le Parti Socialiste Européen car
toute l’Europe est concernée.
Je
le disais, les débats sont engagés, mais ils ne pourront réellement être menés
que lorsque seront connues les propositions d’orientations et de politiques.
Nous
en saurons davantage à la fin de la semaine puisque seront forcément connus les
textes en discussion présentés par ceux qui aspirent à la fonction de Premier
Secrétaire.
Plusieurs
candidats sont déjà connus. En démocratie ou dans une organisation qui se
réclame de cette règle fondamentale, toute candidature est légitime. Elle n’est
pas recevable si elle ne s’inscrit pas dans le cadre juridique préétabli.
Le
pluralisme des candidatures actuelles conduit certains commentateurs à parler
de division. C’est ne rien connaître du fonctionnement du Parti Socialiste qui
respecte avant tout la liberté d’expression.
Reste
alors à choisir. C’est là que doivent intervenir différents critères d’analyse.
L’idéal serait que le choix se fasse sur l’orientation proposée par tel ou tel
candidat. On sait que ce ne sera pas que cela. On sait même que la personnalité
du candidat ou de la candidate interviendra pour beaucoup dans le choix des
militants.
Dans
ce cas, les questions que doit se poser tout membre du Parti Socialiste sont
simples. Qui est le plus à même de conduire la refondation indispensable ?
Qui est le plus déterminé, le plus expérimenté pour occuper le terrain de
l’opposition dans laquelle se trouve les Socialistes depuis l’élection
présidentielle ?
C’est
en répondant à ces questions avant de choisir leurs responsables dans leur
section, leur fédération, leur parti que les socialistes prépareront leur
avenir et celui de la France.