Le moins
que l’on puisse dire, c’est que nous sommes dans l’incertitude et que les
intentions du gouvernement et du nouveau Président de la République suscitent
des inquiétudes chez nos concitoyens.
Certes il y
a les 24,01 % des votants du 1er tour qui ont souhaité que Monsieur
Macron soit Président de la
République. Ils ont fait ce choix, soit parce que les autres
candidats, tant à droite qu’à gauche, ne leur inspiraient pas confiance, soit
parce qu’ils adhéraient au projet proposé par celui qui allait être élu au
second tour. Les deux motivations se sont retrouvées parfois chez une même
personne.
Il faut
tenir compte également des 42,09 % d’électeurs du second tour qui se sont
ajoutés à ceux du 1er tour pour garantir l’éviction de la candidate
fasciste. Figurant parmi ceux-là, il est clair que je ne conteste pas
l’élection du Chef de l’Etat. La Démocratie a joué. Je la respecte.
Cela ne
signifie pas que j’adhère entièrement à la politique qui se profile avec,
notamment, la nomination d’un Premier Ministre de droite. Je ne suis pas seul à
penser ainsi. Le Parti Socialiste a fixé clairement sa ligne, même si certains
s’en exonèrent.
Il serait
en effet prématuré de se réclamer d’une majorité présidentielle qui, pour
l’heure, se dessine de façon plutôt hétérogène.
Pour
certains, le clivage gauche-droite serait dépassé. Ce serait une erreur
historique que de persévérer dans ce positionnement.
D’ailleurs,
il y a déjà plus que des nuances qui apparaissent dans le projet de réforme du
code du travail par ordonnances.
Certes,
cette procédure est prévue par notre Constitution. Si, pour le Président de la
République il y a une urgence, le fonctionnement parlementaire permet de
légiférer rapidement si nécessaire.
C’est dire
que je préfère un débat au Parlement avant la promulgation de la loi plutôt
qu’après, au moment de la ratification de l’ordonnance. Les citoyens éliront
les 11 et 18 juin prochain des députés pour que ces derniers les représentent
et écrivent la loi. Ils
ne chargeront pas des technocrates, quelles que soient leurs qualités, de
mettre en œuvre des dispositions législatives pour lesquelles toutes les
garanties démocratiques n’auront pas été respectées.
Plus les
députés socialistes seront nombreux, plus ces garanties seront assurées.