A plusieurs
reprises, j’ai dit tout le mal que je pensais du système des primaires à la
française, qu’elles soient organisées par la Droite ou par la Gauche. Nous ne
sommes pas aux Etats-Unis et notre fonctionnement institutionnel est
complètement différent du processus américain. S’il devait perdurer, mais je n’en
suis pas partisan, il faudrait lui fixer un cadre juridique garantissant
véritablement la Démocratie.
Car il est
évident que tant la désignation de Monsieur Fillon que celle de Benoît Hamon ne
se sont pas déroulées démocratiquement.
Le premier
argument irréfutable est celui de la faiblesse du pourcentage du corps
électoral français qui a voté. Etre désigné par près de 3 millions de voix,
pour l’un, par plus de 1 million pour l’autre, en regard des 45 millions d’électeurs
inscrits, ne peut en rien constituer une désignation démocratique.
Le second
argument pour dénoncer la fiabilité de la primaire réside dans la composition
du corps électoral qui a voté.
Tous les
commentaires du vote en faveur de Monsieur Fillon l’ont dit : ce sont les
électeurs de droite les plus conservateurs qui lui ont apporté leurs suffrages.
Le cas de
Benoît Hamon est comparable. Les votants en sa faveur sont, pour la plupart,
des hommes et des femmes de gauche. Néanmoins, ils ne sont pas représentatifs
de la sensibilité social-démocrate, majoritaire au sein du Parti Socialiste.
Je l’ai
vérifié en interrogeant quelques militants communistes notoires. Ils ont voté à
la primaire des socialistes, bien qu’ils aient déjà un candidat par ailleurs. Il
est évident qu’ils ne l’ont pas fait en faveur de Manuel Valls.
Je suis
convaincu que des électeurs qui votent pour les Verts ou pour les candidats d’extrême
gauche se sont également prononcés, dimanche dernier, en faveur du frondeur
Hamon.
Malgré cela,
parce que le Parti Socialiste s’est donné cette règle inepte, il confirmera
dimanche son soutien à un homme qui ne représente en rien les valeurs et les
principes de la social-démocratie.
La machine
est lancée. Elle ne s’arrêtera que le 7 mai au soir, voire après le second tour
des législatives, le 18 juin prochain.
C’est alors
qu’une clarification s’imposera pour les Socialistes français qui devront se
préoccuper de leur mode d’organisation collective et choisir entre la
contestation et l’action.