Monsieur
BAYROU a proposé une alliance à Monsieur MACRON et ce dernier l'a acceptée
après s'être engagé à satisfaire les "exigences" du premier.
Je mets ce
mot entre guillemets parce qu'il est évident que ces exigences ne pouvaient pas
être refusées. Tout démocrate ne peut que souhaiter un renforcement de la
moralisation de la vie publique ou le pluralisme au Parlement, ce qui est déjà
le cas d'ailleurs, faut-il le rappeler.
Cette
alliance a pour moi le mérite de confirmer le positionnement à droite du
candidat MACRON. Celui qui, au fil de déclarations parfois contradictoires,
veut faire croire qu'il n'est ni de droite ni de gauche, ou qu'il est à gauche
et à droite, nous "enfume".
On dit
parfois que les Français veulent être gouvernés au centre. Si c'était le cas,
ils auraient élu Monsieur LECANUET en 1965 ou Monsieur BAYROU à l'occasion des
trois derniers scrutins présidentiels.
En réalité,
les Français aspirent à une protection sociale maintenue, voire augmentée, et
qui a été menacée un temps par Monsieur FILLON. Ils souhaitent aussi le respect
des valeurs de la République et la rigueur dans la gestion des affaires du
pays. Ils savent que ni l'extrême droite ni la gauche contestataire de
MÉLENCHON ne peuvent répondre à leurs espérances.
Mon
hostilité à ces deux extrêmes est bien connue. J'ai manifesté mon opposition à
la Droite en exerçant les mandats électifs que m'ont confiés mes concitoyens
pendant quarante ans. Au cours de toute cette période, je n'ai jamais rencontré
le centre.
En
géométrie, c'est un point infime autour duquel se dessinent des cercles plus ou
moins grands. Ce n'est pas une partie du cercle.
En
politique, c'est la même chose. A gauche, on peut trouver intéressantes des
propositions de la Droite, et vice-versa. On n'en est pas pour autant
centriste.
Ce vocable,
bien ancré dans l'histoire politique de notre pays a, le plus souvent, désigné
des compagnons de route de la droite conservatrice.
Monsieur
MACRON ne déroge pas à cette règle. Ses propositions présentées aujourd'hui
dans un journal de droite, en témoignent. Nous y reviendrons.