La versatilité
de l’opinion publique est un phénomène bien connu. Il aura suffit que François
Hollande annonce, avec gravité et argumentation à l’appui, sa décision de ne
pas solliciter le renouvellement de son mandat pour que les personnes interrogées
dans les sondages réalisés depuis cette déclaration fassent apparaître une
augmentation des avis favorables à la politique du Chef de l’Etat.
Cette versatilité
peut-elle être atténuée ? La réponse est évidente : oui, bien sûr, à
condition que l’information qui arrive à nos concitoyens soit une véritable
information qui les éclairera dans leurs réflexions et non pas une succession d’anecdotes
qui peuvent faire sourire sur le coup mais qui servent davantage le populisme
qui nous entoure.
Pour illustrer
mon propos, je citerai un exemple qui m’a frappé. Nous avons connu un
changement de Premier Ministre au début de la semaine. Manuel
Valls a été remplacé par Bernard Cazeneuve. L’un des deux est
allé à l’Elysée à bord d’un véhicule dont l’immatriculation ne correspondait
pas à celles autorisées ce jour là dans le cadre de la prévention de la
pollution atmosphérique. C’est cette image que l’on a pu voir ce jour-là passer
en boucle sur nos écrans de télévision. Si on avait dû filmer toutes les
voitures en infraction, on y serait encore.
Une démocratie,
servie par des citoyens responsables, a besoin de repères. Il appartient
notamment aux partis politiques, à leurs responsables, à leurs élus de fournir
ces repères.
Se précise
de plus en plus la nature du débat public qui se conclura par l’élection d’un
nouveau Président de la République puis d’une Assemblée Nationale renouvelée. Dans
ce débat apparaîtra clairement et de façon contradictoire la différence entre
la Gauche et la Droite. Il
permettra de choisir ce qu’une majorité trouvera de meilleur pour la France et
pour les Français.
Cinq mois
nous séparent de l’élection présidentielle. C’est une période suffisante pour
donner aux citoyens tous les éléments leur permettant ce choix. La Gauche de
gouvernement, la Gauche responsable, a la lourde tâche d’expliquer ses choix au
cours du quinquennat qui s’achève et d’en souligner les résultats. Elle devra
tout autant proposer une ligne d’action, un projet, qui garantisse le
développement économique et social de notre pays.
C’est le challenge qu’il
faut remporter.