Réagissez !

vendredi 4 novembre 2016

République et Police

Nous connaissons actuellement et depuis quelques semaines, une situation inédite : des policiers, de manière anonyme ou à visage découvert, manifestent pour… Pour quoi, au fait ?

On connaît l’origine de ce mouvement : l’agression au cocktail molotov contre un véhicule de police qui a occasionné de très graves blessures aux fonctionnaires visés.

Il est normal, je l’ai déjà dit, que des manifestations rassemblent ceux qui auraient pu être victime du même genre d’agression. C’était le bon moyen de sensibilisation de l’opinion et des pouvoirs publics.

Devant ce mouvement, plus ou moins spontané (car on sait la part qu’y a pris l’extrême droite), le gouvernement ne pouvait pas rester indifférent. Les représentants des policiers ont été reçus, y compris par le Président de la République lui-même. Des mesures ont été annoncées et mises en œuvre.

Malgré cela, même si les manifestations sont moins nombreuses, on constate une prolongation de l’action. Or, elle n’a plus de raisons de l’être. Elle en a d’autant moins qu’elle est menée par des personnes qui ont mission de faire respecter les règles de l’Etat de droit.

Bien peu de voix s’élèvent chez les responsables politiques ou dans les médias pour rappeler quelques principes fondamentaux de l’ordre républicain. Il n’appartient pas à ceux qui ont pour première mission de le faire respecter de s’élever de cette manière et dans ces formes contre le fonctionnement de nos institutions.

Ce serait dangereux que de considérer cela comme normal, au prétexte de la légitimité des revendications (et elles le sont), ou pour ne pas envenimer une situation déjà tendue.

Les Français ont généralement une certaine prévention vis-à-vis de leur police et de ses agents. Cela ne signifie pas pour autant qu’il faille accentuer une rupture qui serait néfaste à l’équilibre de notre société.

On ne peut que souhaiter que, très rapidement, les quelques fonctionnaires de police qui manifestent encore retrouvent le sens qu’il faut donner aux mots « devoir de réserve ».

Sinon c’est alimenter l’extrémisme et c’est desservir la République.