Nous connaissons
actuellement et depuis quelques semaines, une situation inédite : des
policiers, de manière anonyme ou à visage découvert, manifestent pour… Pour
quoi, au fait ?
On connaît
l’origine de ce mouvement : l’agression au cocktail molotov contre un
véhicule de police qui a occasionné de très graves blessures aux fonctionnaires
visés.
Il est
normal, je l’ai déjà dit, que des manifestations rassemblent ceux qui auraient
pu être victime du même genre d’agression. C’était le bon moyen de
sensibilisation de l’opinion et des pouvoirs publics.
Devant ce
mouvement, plus ou moins spontané (car on sait la part qu’y a pris l’extrême
droite), le gouvernement ne pouvait pas rester indifférent. Les représentants
des policiers ont été reçus, y compris par le Président de la République lui-même.
Des mesures ont été annoncées et mises en œuvre.
Malgré cela,
même si les manifestations sont moins nombreuses, on constate une prolongation
de l’action. Or, elle n’a plus de raisons de l’être. Elle en a d’autant moins
qu’elle est menée par des personnes qui ont mission de faire respecter les
règles de l’Etat de droit.
Bien peu de
voix s’élèvent chez les responsables politiques ou dans les médias pour
rappeler quelques principes fondamentaux de l’ordre républicain. Il n’appartient
pas à ceux qui ont pour première mission de le faire respecter de s’élever de
cette manière et dans ces formes contre le fonctionnement de nos institutions.
Ce serait
dangereux que de considérer cela comme normal, au prétexte de la légitimité des
revendications (et elles le sont), ou pour ne pas envenimer une situation déjà
tendue.
Les Français
ont généralement une certaine prévention vis-à-vis de leur police et de ses
agents. Cela ne signifie pas pour autant qu’il faille accentuer une rupture qui
serait néfaste à l’équilibre de notre société.
On ne peut
que souhaiter que, très rapidement, les quelques fonctionnaires de police qui
manifestent encore retrouvent le sens qu’il faut donner aux mots « devoir
de réserve ».
Sinon c’est alimenter l’extrémisme
et c’est desservir la République.