La politique
n’échappe pas aux phénomènes de mode. Aujourd’hui, un sujet revient
régulièrement chez les commentateurs : à quoi servent les partis
politiques ?
En Grèce,
le mouvement « Syriza » a écarté du pouvoir les partis traditionnels,
de gauche comme de droite, en promettant « le grand soir » pour son
pays. Son leader, Monsieur Tsipras, a organisé un référendum sur la dette
publique grecque pour ensuite faire le contraire de ce qu’avaient demandé les
électeurs grecs.
Ce mouvement
a démontré les limites d’une action politique menée contre les partis pour en
revenir à une gestion responsable.
En Espagne,
c’est le mouvement « Podemos » qui est entré en lice, là encore en
dénonçant les partis politiques conservateurs ou progressistes. Il a présenté
des candidats aux récentes élections législatives. Il a eu des élus. Aujourd’hui,
il est en passe de participer à un gouvernement avec, notamment, les
Socialistes espagnols.
Là encore,
ce mouvement « spontané » s’inscrit rapidement dans une démarche plus
classique.
C’est une
bonne chose.
En France,
aujourd’hui, c’est le mouvement « Nuit debout » qui retient l’attention.
Ses animateurs n’ont pas encore atteint la notoriété suffisante pour qu’on en
retienne leur nom.
Dans le même
temps, le Parti Socialiste qui est au pouvoir, rappelons-le, subit de telles
attaques que son audience dans le pays en est sérieusement affectée.
De bonnes
voix s’élèvent : il faut réformer le Parti Socialiste. Pourquoi pas ?
Depuis plus
d’un siècle qu’ils se sont organisés collectivement, les Socialistes français
se sont régulièrement adaptés à l’évolution de la société. Au lendemain
de défaites électorales ou de mouvement sociaux comme en 1968 ou en 1993, le
Parti Socialiste s’est régulièrement modernisé pour mieux répondre aux attentes
de l’opinion.
La période
que nous traversons, marquée par une crise économique et sociale de très grande
importance, justifie amplement cette mise à jour. Il faut le faire dans la
perspective des élections de 2017 mais également au-delà, quels qu’en soient
les résultats.
Cette mise à
jour concerne le Parti Socialiste mais aussi et surtout la Gauche toute
entière. Cette dernière est beaucoup trop divisée pour prétendre s’inscrire
durablement dans une action gouvernementale.
Certains considèrent
que l’on peut ne pas tenir compte de l’environnement politique, économique,
culturel et social. Il faudrait mettre en œuvre des politiques qui, du jour au
lendemain, bouleverseraient l’organisation en place. C’est de l’utopie à l’état
pur. Cela peut alimenter les discussions sans fin de quelques agités nocturnes.
Cela ne permet pas de gérer une société.
Pour cela,
il faut des mouvements structurés, cohérents et démocratiques, au sein desquels
les adhérents volontairement engagés réfléchissent, décident et agissent
ensemble pour la meilleure organisation possible de la vie collective.
Là est le rôle
premier des partis politiques.