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lundi 18 avril 2016

Un parti, c’est nécessaire

La politique n’échappe pas aux phénomènes de mode. Aujourd’hui, un sujet revient régulièrement chez les commentateurs : à quoi servent les partis politiques ?

En Grèce, le mouvement « Syriza » a écarté du pouvoir les partis traditionnels, de gauche comme de droite, en promettant « le grand soir » pour son pays. Son leader, Monsieur Tsipras, a organisé un référendum sur la dette publique grecque pour ensuite faire le contraire de ce qu’avaient demandé les électeurs grecs.

Ce mouvement a démontré les limites d’une action politique menée contre les partis pour en revenir à une gestion responsable.

En Espagne, c’est le mouvement « Podemos » qui est entré en lice, là encore en dénonçant les partis politiques conservateurs ou progressistes. Il a présenté des candidats aux récentes élections législatives. Il a eu des élus. Aujourd’hui, il est en passe de participer à un gouvernement avec, notamment, les Socialistes espagnols.

Là encore, ce mouvement « spontané » s’inscrit rapidement dans une démarche plus classique.

C’est une bonne chose.

En France, aujourd’hui, c’est le mouvement « Nuit debout » qui retient l’attention. Ses animateurs n’ont pas encore atteint la notoriété suffisante pour qu’on en retienne leur nom.

Dans le même temps, le Parti Socialiste qui est au pouvoir, rappelons-le, subit de telles attaques que son audience dans le pays en est sérieusement affectée.

De bonnes voix s’élèvent : il faut réformer le Parti Socialiste. Pourquoi pas ?

Depuis plus d’un siècle qu’ils se sont organisés collectivement, les Socialistes français se sont régulièrement adaptés à l’évolution de la société. Au lendemain de défaites électorales ou de mouvement sociaux comme en 1968 ou en 1993, le Parti Socialiste s’est régulièrement modernisé pour mieux répondre aux attentes de l’opinion.

La période que nous traversons, marquée par une crise économique et sociale de très grande importance, justifie amplement cette mise à jour. Il faut le faire dans la perspective des élections de 2017 mais également au-delà, quels qu’en soient les résultats.

Cette mise à jour concerne le Parti Socialiste mais aussi et surtout la Gauche toute entière. Cette dernière est beaucoup trop divisée pour prétendre s’inscrire durablement dans une action gouvernementale.

Certains considèrent que l’on peut ne pas tenir compte de l’environnement politique, économique, culturel et social. Il faudrait mettre en œuvre des politiques qui, du jour au lendemain, bouleverseraient l’organisation en place. C’est de l’utopie à l’état pur. Cela peut alimenter les discussions sans fin de quelques agités nocturnes. Cela ne permet pas de gérer une société.

Pour cela, il faut des mouvements structurés, cohérents et démocratiques, au sein desquels les adhérents volontairement engagés réfléchissent, décident et agissent ensemble pour la meilleure organisation possible de la vie collective.

Là est le rôle premier des partis politiques.