Ils sont
« gonflés » à droite, Monsieur Sarkozy en tête.
Ils font
« capoter » un projet de réforme constitutionnelle par Sénat
interposé et ils n’hésitent pas à faire porter la responsabilité de ce retrait
au Gouvernement et à la Gauche.
La
procédure parlementaire et constitutionnelle est parfois difficile à comprendre
pour celles et ceux qui n’en sont pas des spécialistes.
C’est
clair : il faut que le texte voté à l’Assemblée Nationale le soit dans les
mêmes termes au Sénat pour que le Congrès, c'est-à-dire Députés et Sénateurs
réunis ensemble, soit convoqué. Là, il faudra une majorité des trois cinquièmes
pour que la révision soit adoptée.
Les Députés
de Gauche et d’une partie de la Droite ont approuvé un texte que les Sénateurs,
majoritairement à droite, ont refusé.
Dès lors,
la procédure de révision était dans une impasse institutionnelle. Le Président
de la République en a fait le constat et a pris la décision qui
s’imposait : l’abandon du projet.
Les
commentateurs, plutôt que de se répandre en qualificatifs désobligeants
vis-à-vis du Chef de l’Etat, devraient plutôt faire un peu de pédagogie en
direction des citoyens et expliquer le fonctionnement de nos institutions.
Si la forme
est évidente, le fond ne l’est pas moins.
Tout le
monde s’accorde à dire que la menace de déchéance de nationalité n’empêcherait
pas les actes terroristes. Son inscription ou non dans la Constitution est donc
sans importance. Si François Hollande a fait cette proposition à Versailles, en
novembre dernier, c’est parce qu’il a voulu montrer sa volonté d’union
nationale au lendemain des attentats parisiens du 13 novembre.
La Droite,
dans un premier temps, s’est inscrite dans cette démarche mais elle a replongé
bien vite dans son attitude sectaire. Pour elle, tout ce qui vient de la Gauche
est illégitime par nature.
Par
ailleurs, les modalités du recours à l’état d’urgence auraient pu figurer dans
notre texte fondamental. C’eut été une garantie supplémentaire de protection
des libertés individuelles et collectives.
Pour
l’heure, c’est une loi ordinaire qui permet son usage, à l’initiative de
l’Exécutif. Cela fonctionne bien. La preuve : la France connaît en ce
moment l’état d’urgence.
C’est dire
qu’il importe désormais de mettre fin à cette « tempête dans un verre
d’eau » que constitue l’arrêt de la procédure de révision
constitutionnelle.
Cette décision était
tellement évidente qu’on ne peut que l’approuver.