Concertation :
ce mot est sur le devant de la scène politique en ce début de semaine. Le gouvernement
engage une concertation avec les partenaires sociaux sur le projet de
modification du droit du travail.
Pourquoi ne
l’a-t-on pas fait plus tôt, avant de « lancer dans la nature » ce
texte qui a suscité et suscite encore de violentes réactions chez certains de
nos concitoyens ?
Cette question
aura-t-elle un jour une réponse ? Je le souhaite car je ne comprends pas
que l’on n’ait pas pensé aux réactions prévisibles de quelques responsables
syndicaux particulièrement conservateurs.
Je ne
compare pas ce conservatisme avec le conservatisme politique qui est l’apanage
de la Droite.
Pour cette
dernière, il ne faut rien changer au cadre économique et social dans lequel
nous sommes car toute modification imaginée par la Gauche remettra forcément en
question les privilèges qu’il importe de maintenir, voire de renforcer.
Mais cela,
c’est la préoccupation de la Droite politique dans tous les pays où elle est
démocratiquement organisée.
Par contre
lorsque c’est à gauche qu’apparaît cette volonté de ne rien changer à l’existant,
il y a un réel problème.
En Allemagne,
on pratique ce que l’on appelle la cogestion. Les représentants des salariés, ceux
des employeurs et le pouvoir politique n’ont pas forcément les mêmes positions.
La volonté
de trouver le compromis permet de dépasser les divergences. C’est à la fois le
produit de l’histoire, de la culture et de la forte représentativité des
organisations syndicales.
En France,
à l’inverse, pour quelques organisations syndicales, la défiance l’emporte
toujours par rapport à ce qui émane du pouvoir politique.
Là encore,
l’histoire et la culture apportent un début d’explication. La Charte d’Amiens
adoptée en 1906 par la C.G.T. d’alors est encore la référence, 110 ans plus
tard, pour déterminer la nature des relations entre les Partis politiques, et
donc le gouvernement, et les Syndicats.
Nous sommes
en 2016. la crise pèse sur notre économie et ne permet pas toutes les avancées
sociales souhaitables : il est urgent qu’un climat de confiance s’établisse
entre la gauche de gouvernement et les organisations syndicales
représentatives.
Ne pas se
préoccuper de bâtir des relations différentes et constructives entre les uns et
les autres ne peut avoir pour conséquences que le retour de la Droite au
pouvoir.
Je ne peux
pas croire que c’est ce que souhaitent tous ceux qui mènent la contestation
depuis quelques temps, par pétitions, manifestations, déclarations.
La concertation
s’impose donc pour assurer les avancées indispensables au progrès social.