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lundi 7 mars 2016

Concertation

Concertation : ce mot est sur le devant de la scène politique en ce début de semaine. Le gouvernement engage une concertation avec les partenaires sociaux sur le projet de modification du droit du travail.

Pourquoi ne l’a-t-on pas fait plus tôt, avant de « lancer dans la nature » ce texte qui a suscité et suscite encore de violentes réactions chez certains de nos concitoyens ?

Cette question aura-t-elle un jour une réponse ? Je le souhaite car je ne comprends pas que l’on n’ait pas pensé aux réactions prévisibles de quelques responsables syndicaux particulièrement conservateurs.

Je ne compare pas ce conservatisme avec le conservatisme politique qui est l’apanage de la Droite.

Pour cette dernière, il ne faut rien changer au cadre économique et social dans lequel nous sommes car toute modification imaginée par la Gauche remettra forcément en question les privilèges qu’il importe de maintenir, voire de renforcer.

Mais cela, c’est la préoccupation de la Droite politique dans tous les pays où elle est démocratiquement organisée.

Par contre lorsque c’est à gauche qu’apparaît cette volonté de ne rien changer à l’existant, il y a un réel problème.

En Allemagne, on pratique ce que l’on appelle la cogestion. Les représentants des salariés, ceux des employeurs et le pouvoir politique n’ont pas forcément les mêmes positions.

La volonté de trouver le compromis permet de dépasser les divergences. C’est à la fois le produit de l’histoire, de la culture et de la forte représentativité des organisations syndicales.

En France, à l’inverse, pour quelques organisations syndicales, la défiance l’emporte toujours par rapport à ce qui émane du pouvoir politique.

Là encore, l’histoire et la culture apportent un début d’explication. La Charte d’Amiens adoptée en 1906 par la C.G.T. d’alors est encore la référence, 110 ans plus tard, pour déterminer la nature des relations entre les Partis politiques, et donc le gouvernement, et les Syndicats.

Nous sommes en 2016. la crise pèse sur notre économie et ne permet pas toutes les avancées sociales souhaitables : il est urgent qu’un climat de confiance s’établisse entre la gauche de gouvernement et les organisations syndicales représentatives.

Ne pas se préoccuper de bâtir des relations différentes et constructives entre les uns et les autres ne peut avoir pour conséquences que le retour de la Droite au pouvoir.

Je ne peux pas croire que c’est ce que souhaitent tous ceux qui mènent la contestation depuis quelques temps, par pétitions, manifestations, déclarations.

La concertation s’impose donc pour assurer les avancées indispensables au progrès social.