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lundi 8 avril 2024

Mémoire et injustices sociales

Au  lendemain  de  la  commémoration  par  le  Président  de  la République de la déportation, il y a 80 ans, de 44 enfants à la Maison d’Izieu, dans le département de l’Ain, on observe ce que le journal Le Monde appelait « l’inflation mémorielle » du Chef de l’Etat. Qu’il s’agisse de l’Algérie et des Harkis, du régime de Vichy, de l’entrée au Panthéon de Missak MANOUCHIAN, du génocide du Rwanda ou des enfants d’Izieu, le Chef de l’Etat entretient les enjeux de la mémoire. Il a même nommé auprès de lui un « Monsieur Mémoire ». C’est bien tant est nécessaire cette référence à l’Histoire dans ses moments les plus dramatiques pour éclairer l’action politique d’aujourd’hui et le choix des citoyens au moment des élections.

Cependant si le Président de la République prend des initiatives de cette nature, cela ne doit pas faire oublier qu’il conduit une politique d’injustice sociale caractérisée. Elle est menée par son Gouvernement dirigé par le Premier Ministre qu’il a nommé et dont la caractéristique est la subordination sans limite à son mentor. Cette injustice sociale pratiquée depuis sept ans a été illustrée, ces derniers temps, par deux éléments nouveaux, la réforme de l’assurance chômage et un nouveau coup porté à notre système éducatif par des modifications négatives dans la formation des maîtres. 

L’assurance chômage a un coût. On ne peut l’ignorer. Elle permet cependant à toute personne qui perd son emploi de disposer d’un minimum de moyens pour lui permettre de vivre décemment et se consacrer pleinement à la recherche de nouveaux moyens. La mauvaise gestion de notre économie et de la politique budgétaire pratiquée par les gouvernements successifs depuis 2017 place aujourd’hui la France à la limite du « dépôt de bilan ». Pour remédier à cette incurie, le Gouvernement supprime 10 milliards de dépenses publiques sans consulter le Parlement. La réduction du temps d’indemnisation des demandeurs d’emploi est ramenée de 18 mois à un an. En d’autres termes, la macronie s’en prend à celles et à ceux qui n’ont pas les moyens de se défendre, les chômeurs.

Tout naturellement, les organisations syndicales s’opposent à ce projet, relayées notamment par le Parti Socialiste.

Mais  l’Exécutif  ne  s’en  tient  pas  là. Au  prétexte  de  faciliter  le  recrutement des enseignants, Messieurs MACRON et ATTAL envisagent de diminuer la durée de formation des professeurs la ramenant de cinq à trois ans. C’est un recul considérable que de remettre en question les avancées significatives de la loi d’orientation portée par Lionel JOSPIN en 1989. « L’éducation est la première priorité nationale » pouvait-on lire dans l’article 1 de ce nouveau cadre juridique de notre système éducatif. Etaient alors créés les Instituts Universitaires de Formation des Maîtres (IUFM) qui permettaient de donner un niveau universitaire à tous les professeurs, de la maternelle à la terminale. 

Là encore, le recul est flagrant et tout cela au service d’une idéologie libérale. La Gauche et le PS en particulier doivent tout mettre en œuvre pour proposer une politique qui établira une véritable justice sociale dont la France a un impérieux besoin.