De nombreux commentateurs, en découvrant l’alliance annoncée entre LR, la Droite conservatrice, et les macroniens, pour les régionales en PACA, expriment leur surprise. Pour qu’un tel évènement suscite ce genre de réaction il faut ne pas avoir intégré que macronisme et libéralisme désignent la même orientation politique. Celles et ceux qui ont cru, et pour certains, continuent de croire, que l’actuel Chef de l’Etat serait une sorte de super-héros capable de rassembler dans une même politique les valeurs de la Gauche et les théories réactionnaires de la Droite ont une nouvelle démonstration de la tromperie dans laquelle on les a entrainés.
Que ce soit le Premier Ministre en personne, dans une interview, qui annonce cet accord est en soi un fait politique important et éclairant. Même s’il est le chef de la majorité, son rôle est d’abord de gouverner le Pays, pas de se mêler des « cuisines électorales » locales. Comme nous savons que le système institutionnel qui est le nôtre ne suppose aucune divergence entre le Président de la République et son Premier Ministre, l’accord conclu en PACA découle forcément d’une décision de Monsieur MACRON.
En nommant Premier Ministre, successivement Edouard PHILIPPE puis Jean CASTEX, il s’est appuyé sur des personnes dont la culture politique s’est forgée dans les rangs du « sarkozysme ». L’un comme l’autre ont évidemment trahi leurs engagements d’origine. Ils ne sont malheureusement pas les seuls. La Gauche a connu aussi de ces renégats qui, par opportunisme, ont franchi le Rubicon du déshonneur. Inutile de les citer, ils ne méritent que le dédain.
Les exemples foisonnent pour illustrer ce marquage droitier du macronisme. Le Ministre de l’Intérieur, autre « sarkozyste » notoire, n’a de cesse que de promouvoir les thèses de son mentor d’hier (et sûrement encore d’aujourd’hui) en matière de sécurité, de ségrégation, de limitation des libertés.
La réforme de l’assurance-chômage qui va pénaliser les jeunes entrant sur le marché du travail est une politique de droite. L’approbation affichée par Monsieur MACRON du coup d’état déguisé, au Tchad où la Constitution de ce pays a été foulée aux pieds, est une position de droite. La « valse-hésitation » dans la condamnation de l’appel à la sédition lancé par les « factieux des EHPAD » est un comportement de droite. La suppression des jurys populaires dans les cours d’assises constitue une régression démocratique. La mise en doute du Parquet national financier, créé par François HOLLANDE, par le Premier Ministre lui-même après la condamnation de Monsieur SARKOZY est une attaque indigne d’un responsable politique de ce niveau. Je n’imagine pas un Premier Ministre Socialistes s’exprimer ainsi.
A l’occasion de la Fête des Travailleurs qui connut le massacre de Fourmies, dans le Nord, en 1891, les revendications, le besoin de justice sociale, s’expriment fortement dans l’opinion. Les réponses ne peuvent être que politiques. Ce n’est pas la perspective d’un rapprochement entre LR et LREM qui apportera les changements dont le Pays a besoin. Cela ne peut venir que de la Gauche. Encore faut-il qu’elle se rassemble.
