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jeudi 25 février 2021

Rappeler l’Histoire

Depuis un siècle, Socialistes et Communistes ont été souvent en compétition au premier tour des élections quand elle se déroulent sur deux tours. Généralement, ils se retrouvent en soutien réciproque pour le second tour. Il arrive, lorsqu’il s’agit d’un scrutin de liste, qu’ils fassent liste commune dès le 1er tour. Celle-ci est établie en tenant compte de la représentativité de l’un et de l’autre. C’est une sorte de règle non écrite qui s’est établie depuis qu’en décembre 1920, au congrès de Tours, une majorité de membres du Parti Socialiste d’alors a décidé d’accepter les 21 conditions imposées par le Parti Communiste russe. La minorité, emmenée par Léon BLUM, maintenait la Section Française de l’Internationale Ouvrière, la S.F.I.O.

Dans le Nord et le Pas-de-Calais, les deux départements les plus importants en population de la Région des Hauts de France, 4 millions sur près de 6 millions, depuis plus de 50 ans, l’audience des Socialistes l’emporte largement sur celle des Communistes. La représentativité d’un parti ne se mesure pas au nombre de ses adhérents mais au nombre de suffrages qu’il recueille lors des élections.

Le PS, aujourd’hui, n’a pas le soutien de l’opinion tel qu’il en a bénéficié il y a quelques années. Il n’empêche que par rapports aux différentes sensibilités de gauche, il occupe incontestablement la première place. Ce serait donc gommer un siècle d’histoire que de ne pas voir l’un des siens conduire la liste pour les élections régionales de juin prochain, une liste de rassemblement de la Gauche comme le propose Patrick KANNER.

Or c’est pourtant ce qui semble se profiler à partir de discussions d’arrière-boutique. Le Premier Secrétaire du PS, Olivier FAURE, envisage ni plus ni moins d’abandonner cette première place au parti communiste.  C’est ce qu’il a proposé mardi soir aux membres du Bureau du PS réunis en visioconférence. Le vote devrait intervenir la semaine prochaine pour approuver ou non cette initiative. C’est dire que dans les quelques jours qui suivent, de nombreuses voix doivent s’élever, celles de tous les militants du Nord et du Pas-de-Calais, pour rappeler à la direction du PS l’Histoire.

Quand les Socialistes se sont rassemblés, en 1905, autour de JAURÈS et de GUESDE, c’est le Nord – Pas-de-Calais qui est devenu la référence. Cela fut encore le cas après la scission de 1920. Le congrès d’Epinay en 1971 fut réussi parce que, avec Pierre MAUROY, les deux Fédérations nordistes se sont engagées pleinement dans la rénovation et le rassemblement, ce qui a permis la victoire de François MITTERRAND en 1981.

Le retrait trop rapide de la liste de Gauche à l’issue du 1er tour des élections régionales en 2015 a empêché la Gauche d’être présente au Conseil Régional depuis six ans. Ce serait irresponsable de renouveler cette stratégie.

On ne peut pas imaginer que le Premier Secrétaire d’aujourd’hui tire un trait de plume sur tout cela. S’il persistait dans son intention, il prendrait le risque de devenir celui qui aura fait fi de la légitimité des Socialistes dans notre région.