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jeudi 4 février 2021

Démocratie

« C’est un mauvais système mais c’est le moins mauvais de tous » déclarait Winston CHURCHILL. Je ne pense pas que ce soit un mauvais système mais, assurément, c’est le meilleur qui permet une bonne organisation de la vie collective, à condition d’en respecter les règles et les principes fondamentaux.

Depuis ce matin, une information préoccupante circule dans les médias : la France est considérée comme une « démocratie défaillante ». C’est un groupe britannique, The Economist, qui publie une étude réalisée dans 167 pays. La France figure à la 24ème place et l’étude considère  seulement  que  23  de  ces  pays  seraient  des  « démocraties à part entière ».

Quand, dans le même temps, Natacha POLONY, journaliste, publie un livre intitulé : « Sommes-nous encore en démocratie ? » dans lequel sa question part de certains constats sur la manière dont la Démocratie est malmenée dans notre pays, on ne peut qu’être inquiet.

Incontestablement, la gouvernance de l’actuel Président de la République interpelle sur la pratique démocratique du pouvoir. Son élection en 2017 dans le respect de nos institutions ne lui a pas donné la possibilité de négliger les corps intermédiaires comme ce fut le cas lors du mouvement des gilets jaunes.

La crise sanitaire sert aujourd’hui de prétexte pour décider de mesures coercitives et privatives de libertés qui ne font pas l’objet d’un débat démocratique.

Or, dans une Démocratie digne de ce nom, ce sont les responsables politiques qui, lorsqu’ils sont élus, ont le devoir impérieux de la respecter et de la défendre. Il devient urgent de lui permettre de fonctionner dans le respect de nos règles institutionnelles. 

C’est ainsi qu’il paraît évident que l’on respecte les échéances électorales. L’an dernier, les municipales ont eu lieu dans un contexte inadapté, trois mois entre les deux tours. Aujourd’hui, ce sont les régionales et les départementales fixées par la loi en mars prochain qui sont reportées en juin.

On me dira que le Covid est responsable de cet état de fait. Ma réponse est clairement non. Certes, la circulation du virus n’est pas endiguée. Trop de personnes en sont victimes. Ce n’est pas suffisant et cela n’interdit pas d’adapter notre système électoral, dans le cadre de l’état d’urgence, et cela donc pendant sa durée. Il suffirait que le Parlement décide de passer d’un à deux ou trois pouvoirs par électeurs, d’organiser le vote par correspondance, voire numérique, dans des conditions de sécurité incontestables pour que la Démocratie soit respectée.

A ce jour, il n’en est rien et les prétextes fallacieux sont mis en avant pour que rien ne change. Or, le contexte a profondément changé. Ne pas en tirer de conclusions qui permettent de garantir la Démocratie devient une faute politique aux conséquences particulièrement graves.