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lundi 2 novembre 2020

Hommage et confusion

Une nouvelle fois, le Gouvernement a montré son incapacité, voire son incompétence, à assumer ses responsabilités politiques dans la clarté. Cette fois, c’est le Ministre de l’Education Nationale qui, par des annonces contradictoires, a créé une grande confusion chez les enseignants et les parents d’élèves.

Après l’assassinat du professeur d’histoire Samuel PATY, après l’attentat terroriste de Nice, après la décision de reconfinement, l’Ecole devait être un lieu apaisé par excellence où les enfants et les adolescents se retrouveraient après deux semaines de vacances particulièrement perturbées et éprouvantes.

L’heure de reprise des classes, le déroulement de la matinée et les conditions de l’hommage au professeur lâchement assassiné, les leçons à tirer de ce drame pour rappeler l’attachement de la France à la laïcité, tout cela a été annoncé puis démenti. Le point de vue des enseignants porté par leurs organisations syndicales n’a pas été entendu.

Il eût été plus cohérent de demander à chaque professeur, dans les écoles élémentaires, les collèges et les lycées, d’évoquer, comme il l’entendait, les évènements tragiques que nous avons connus. A partir de là, les enseignants étaient tout à fait capables d’exercer leur mission, celle d’ouvrir les esprits à partir de la connaissance.

Une minute de silence serait venue conclure ce moment d’hommage mais aussi d’instruction. Ainsi l’Ecole aurait pleinement rempli sa mission de préparation des élèves à devenir des citoyens responsables.

L’action politique n’est pas chose facile, j’en conviens. Elle devient insupportable quand elle est conduite par un Exécutif incapable de lui donner une dimension humaine comme c’est le cas en ce moment. Faire de la politique, c’est d’abord aimer les gens qui composent la société que l’on prétend administrer. Ce n’est pas s’abriter derrière des avis d’experts en tous genres pour imposer des règles inadaptées ou contraires à l’intérêt général. C’est aussi savoir écouter les avis parfois contradictoires pour en tirer une synthèse adaptée à la situation.

Or, on constate depuis plusieurs mois que les experts jouent un rôle plus importants que les représentants du peuple. Le fonctionnement démocratique de nos institutions s’étiole. La pandémie du COVID, le terrorisme ne doivent en aucun cas justifier une politique qui ne respecterait pas les valeurs de la République.

Démocratie, liberté, laïcité ce sont ces mots, leur sens et leur histoire que les enseignants ont le devoir d’expliquer à leurs élèves, aujourd’hui comme demain. C’est une des conditions pour que la République et ses règles soient acceptées par tous.