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lundi 6 juillet 2020

Un nouveau Premier Ministre

Les titres de la presse sont éloquents : « MACRON nomme MACRON », « Jean CASTEX dans l’ombre de MACRON », « MACRON confine Matignon ». Les observateurs et les médias ont démonté le stratagème du Président de la République. En nommant Monsieur CASTEX Premier Ministre il confirme sa conception jupitérienne de l’exercice de sa responsabilité : le Chef de l’Etat est seul maître à bord.

Les mêmes médias auraient pu titrer : « SARKOZY à Matignon » car le  nouveau Premier Ministre a été son collaborateur immédiat. Il était encore membre du parti sarkozyste il y a quelques jours. Il reconnaît lui-même appartenir à la famille gaulliste. Depuis la Libération avec le R.P.F. puis à partir de 1958 avec l’UNR, le RPR, l’UMP, et aujourd’hui LR, cette sensibilité politique a toujours soutenu le libéralisme au détriment de la justice sociale.

C’est donc bien la « voix de son maître » que l’on entendra désormais s’exprimer à la tête du Gouvernement.

Pour perpétuer l’ambiguïté du « ni-ni » ou du « et-et », les macronistes soulignent que le Directeur de Cabinet désigné par Monsieur MACRON auprès de Monsieur CASTEX a été un proche collaborateur de François HOLLANDE. Il n’est jamais qu’un nouvel exemple de la trahison. Ceux qui s’y sont livrés à l’occasion des élections municipales n’ont pas été payés de retour : ils ont été sévèrement battus sauf à s’être alliés avec la Droite pour le second tour.

Aujourd’hui on s’interroge sur ce que sera la politique du nouveau Gouvernement. Ceux qui imaginent qu’un infléchissement significatif sera donné aux orientations libérales et mondialistes pratiquées depuis trois ans se trompent lourdement. Il suffit de regarder attentivement les propos tenus par le Chef de l’Etat devant la Presse quotidienne régionale (P.Q.R.) ; le 2 juillet dernier. Ce fut, une fois de plus, un grand numéro d’enfumage et de séduction. Le comédien a interprété son rôle avec talent.

On retiendra surtout que la réforme des retraites sera reprise et que l’ambiguïté demeure quant à son financement. Pour ce qui est de la transition écologique, il faudra attendre et voir.

La crise sanitaire qui n’est pas terminée, les conclusions de la Convention citoyenne pour le climat, son échec criant aux élections municipales auraient dû amener l’Exécutif à reconsidérer ses choix politiques passés. Il n’en est rien malheureusement. Ce sont les Français qui pâtiront de cet entêtement.