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jeudi 9 avril 2020

Vigilance encore et toujours

Le coronavirus serait-il en train de grignoter la Démocratie et, pour la France, sert-il ceux qui voudraient gouverner sans tenir compte de nos institutions ?

Ces questions sont posées par de nombreux observateurs de notre vie publique. Ce serait dramatique pour les sociétés du monde libre si ce virus, non seulement provoquait la mort d’un nombre impressionnant d’êtres humains, mais entraînait aussi une remise en question des grands principes de liberté.

Je laisse aux spécialistes de nos institutions le soin d’analyser la conformité des décisions de l’Exécutif avec nos textes de référence, Constitution, Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.

Nombreux sont ceux qui ont déjà alerté l’opinion sur les limites franchies. Je me contenterai de rappeler le caractère anticonstitutionnel de la décision de reporter le deuxième tour seulement des élections municipales. Pour les défenseurs de cette décision, le fait que moins de 5 000 communes sur les 35 000 que compte notre pays soient concernées relativiserait la portée de cette initiative. Cela intéresse quand même 36 % de la population française qui vit dans ces communes, ce qui n’est pas rien.

Alors que faire dans une période aussi difficile que celle que nous traversons. Personne ne met en doute la volonté du Président de la République et du Gouvernement, même s’ils « cafouillent » trop souvent, de gérer la crise sanitaire dans l’intérêt de la France et des Français. Cette volonté n’a de sens, dans un pays comme le nôtre, que si elle respecte scrupuleusement nos institutions.

Or ce n’est pas le cas. En conséquence, plus que jamais, la défense de la Démocratie et de la République s’impose.

Prenons l’exemple de ce dispositif que le Gouvernement envisage de mettre en place, la surveillance des personnes malades ou susceptibles de l’être à travers leur smartphone, et cela au prétexte que d’autres pays utilisent ce moyen. La fiction de George ORWELL, « Big Brother », est-elle en train de devenir réalité ?

Ajoutons à cela la possibilité d’utiliser notre téléphone portable pour y reproduire l’attestation de déplacement dérogatoire imposée par l’état d’urgence sanitaire. On ne peut que se réjouir des progrès techniques de la communication. Ces progrès ne doivent en aucun cas être la cause d’une forme d’asservissement. Les réseaux sociaux y contribuent déjà largement.

J’ajouterai enfin qu’un Exécutif qui maintient en fonction le Préfet de Police de Paris malgré des propos tenus publiquement à deux reprises, en novembre 2019 et le 3 avril dernier, propos inacceptables de la part d’un haut-fonctionnaire, ne démontre pas sa détermination à respecter les règles républicaines.

Plus que jamais, la vigilance est de rigueur.