François
HOLLANDE, le 18 décembre dernier, à la radio, évoquait un « climat social
inquiétant ». Force est de constater qu’un mois plus tard, il l’est tout
autant, sinon plus.
Car qui
pourrait dire ce qui va ressortir de ces 40 jours d’action syndicale ?
Aucune des incertitudes qui caractérisent le projet de réforme des retraites
mise en œuvre par le Gouvernement n’est levée.
Ceux qui
pensent que l’abandon « provisoire » du concept d’âge pivot est un
recul du Gouvernement qui répond ainsi à une revendication des organisations
syndicales réformistes se trompent lourdement.
L’Exécutif,
le silencieux Monsieur MACRON en tête, n’a pas renoncé à instaurer un système
présenté comme juste mais qui, au bout du compte, pénalisera un grand nombre de
futurs retraités. Je le disais lundi dernier : il ne s’agit pas de
contester pour le plaisir de contester. Notre régime de protection sociale doit
s’adapter en permanence aux évolutions de la société. Cela ne justifie pas uniquement
un traitement comptable de son financement.
Le
mouvement qui dure aura démontré que la concertation menée pendant deux ans par
Monsieur DELEVOYE était un écran de fumée derrière lequel s’est abrité et
continue de s’abriter le Chef de l’Etat. De plus, sa ligne ne varie pas d’un
pouce : le mot « provisoirement » utilisé par le Premier
Ministre marque à l’évidence l’orientation donnée à cette réforme, celle du
libéralisme.
Système
à points : pourquoi pas. Mais à la condition que des garanties soient
données pour que le montant des retraites versées aujourd’hui soit au moins le
même, voire qu’il soit augmenté. On pourrait alors considérer que l’affichage
de justice sociale mis en avant par le Premier Ministre est crédible.
Mais on
est loin du compte et le recul n’est en réalité qu’une dérobade pour continuer,
à travers des pseudo-discussions, de leurrer les responsables syndicaux.
Certains
s’y laissent prendre. Ils ont tort.
Pendant
ce temps, comme si de rien n’était, le Président de la République s’adresse à
une assemblée qui n’a aucune légitimité et aucune représentativité. Devant des
personnes tirées au sort pour réfléchir à l’avenir de la planète, il annonce
l’éventualité d’un référendum.
Décidément,
la démagogie constitue bien une ligne d’action pour ce « nouveau
monde ».
Les
valeurs de la Démocratie et de la République sont régulièrement bafouées. Le
mouvement social engagé depuis début décembre est une bonne occasion de les
défendre.