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lundi 27 janvier 2020

Démocratie et dictature


Jeudi soir, dans l’avion qui le ramenait de Jérusalem où il avait participé à la commémoration de la libération du camp d’Auschwitz, le Président de la République s’est livré devant quelques journalistes à une démonstration sur la différence entre démocratie et dictature.

« Qui se sent morveux se mouche » nous dit l’adage. Il est évident que la France n’est pas une dictature. C’est un Président de la République élu par les citoyens qui gère notre pays avec une conception jupitérienne de son pouvoir. Il l’a dit lui-même.

Mais la Démocratie, ce ne sont pas seulement des élections qui rythment la vie politique du pays. C’est aussi, et même avant tout, être en permanence à l’écoute des aspirations et des réactions de l’opinion et expliquer, expliquer toujours, les raisons d’une politique.

Or, ce n’est pas ce que nous vivons en France.

« J’ai été élu avec un programme. Je fais ce que j’ai dit, circulez, il n’y a plus rien à dire ». C’est ce que l’on entend dans la bouche même du Chef de l’Etat et chez ceux qui soutiennent cette politique antisociale.

Une telle attitude fait fi de la réalité démocratique du pays puisque seulement 18,19 % des 47,6 millions d’électeurs ont voté MACRON le 24 avril 2017.

Un vrai démocrate se serait employé, au lendemain de son élection, incontestable au regard de nos institutions, à engager le dialogue avec les citoyens à travers leurs représentants, partis politiques, syndicats et corps intermédiaires.

Or, ce n’est pas à cela que l’on a assisté. La suffisance, l’agressivité, le mépris ont constitué et constituent encore la pratique de la « démocratie » macronienne.

C’est derniers jours, nombreux ont été les exemples illustrant cette pratique.

C’est le Ministre CASTANER qui demande aux Préfets de ne pas attribuer de nuance politique aux listes municipales déposées dans les communes de moins de 9000 habitants. Cela concerne 97 % des communes de France et 53 % de la population.

Antidémocratique !

C’est Monsieur MACRON lui-même, garant de l’indépendance de la Justice, qui désavoue une décision des Juges dans l’affaire HALIMI.

Antidémocratique !

C’est le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative du pays, qui déclare ne pas avoir eu le temps d’examiner attentivement le projet de loi sur les retraites.

Précipitations antidémocratiques !

C’est encore le Chef de l’Etat qui refuse de répondre à une demande de rencontre émanant des Parlementaires de tout bord, depuis le 5 décembre dernier, à propos du référendum souhaité à ce jour par 1,1 million de citoyens, contre la privatisation d’Aéroports de Paris.

Nous ne sommes pas en dictature, c’est vrai, mais nous ne sommes plus tout à fait en Démocratie.