La
formule a fait et continue de faire recette. On l’attribue à Alain JUPPÉ, alors
Premier Ministre, en 1995. Les archives de l’INA nous rappelaient récemment que
ce n’est pas à l’occasion de la réforme des retraites déjà entreprise par la
Droite alors et contestée par un important mouvement social.
Qu’importe.
Elle fut prononcée et traduisait alors un état d’esprit que l’on retrouve
aujourd’hui chez Messieurs MACRON et PHILIPPE. Le tandem de l’Exécutif
manifeste son mépris vis-à-vis des salariés qui s’opposent à son projet en
feignant d’ignorer l’ampleur de la contestation. Plusieurs membres du Gouvernement,
Messieurs LE MAIRE et DARMANIN notamment, dénoncent les conséquences de la
grève qui pénalise les usagers des transports publics.
Il n’y a
que Monsieur DELEVOYE qu’on n’entend pas. Le responsable des travaux qui ont
abouti au projet que va adopter prochainement le Gouvernement est trop occupé à
faire appel à sa mémoire pour se rappeler toutes les activités qui furent les
siennes, rémunérées ou non, avant de devenir membre du Gouvernement et de se
mettre en règle vis-à-vis de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie
Publique (HATVP). Il en aura le temps puisqu’il vient de démissionner.
Ces
pompiers pyromanes sont soutenus dans leurs dénigrements par certains médias.
Les chaînes d’information continue diffusent sans arrêt des images de rames de
métro bondées ou de quais de gares noirs de monde.
Beaucoup
d’observateurs résument le mouvement social qui secoue la France à une
opposition à la suppression des régimes spéciaux de retraite. Or, si c’est un
des éléments de la revendication syndicale, ce n’est pas le plus important
problème qui est posé.
Le
nouveau système par points est présenté comme un facteur de justice sociale, ce
qui est fortement contesté. C’est au contraire vers la création de nouvelles
inégalités que l’on s’oriente. Des modalités peuvent être recherchées pour
corriger ces conséquences. Encore faut-il que les discussions soient
organisées.
Or, fidèle
à la ligne qu’il s’est fixée en 2017, Monsieur MACRON feint d’ignorer la
contestation et, tel Jupiter dont il s’inspire, reste au-dessus de ce qu’il
devrait prendre en considération.
Mais,
au-delà du problème posé par la réforme de la retraite envisagée, il importe de
rappeler que d’autres sujets font l’objet d’actions diverses.
Le
pouvoir d’achat et la désertification des territoires éloignés des grands
centres urbains motivent, depuis plus d’un an, le mouvement des « gilets
jaunes ».
Les élus
locaux, les responsables syndicaux et associatifs, sont méprisés par
l’Exécutif.
Les
cheminots et les agents de la RATP sont en grève. Ils ne sont pas les seuls.
Les enseignants, les personnels hospitaliers, les médecins, les étudiants et
les lycéens, les avocats, les routiers crient leur « ras-le-bol ».
Il est
urgent que les responsables politiques au pouvoir aujourd’hui, Président de la
République, Gouvernement, Députés et Sénateurs macronistes, prennent conscience
que leur attitude ne conduira pas au « pourrissement » du mouvement
mais, au contraire, à des actions qui pourraient avoir de lourdes conséquences.