S’il
est bien un domaine dans lequel Emmanuel MACRON réussit parfaitement, c’est
dans l’art de « noyer le poisson ». Nombreuses sont les illustrations
de ce mode de gouvernance pratiqué par l’exécutif depuis deux ans et demi.
Le
dernier en date concerne la réforme des retraites. Pour commencer, le Président
de la République a nommé, en septembre 2017, Monsieur DELEVOYE
« haut-commissaire à la réforme des retraites ». Celui-ci est devenu,
deux ans plus tard, membre du gouvernement en gardant son titre. Qu’est-ce que
cela change ? Rien assurément.
Les
déclarations contradictoires des personnages engagés dans cette affaire,
Président de la République, Premier Ministre, Haut-commissaire lui-même,
menaçant de démissionner il y a six mois si on remettait en cause l’âge de la
retraite, dispositif qui semble avoir aujourd’hui la préférence du Chef de
l’Etat. Allez comprendre.
Bien
que depuis deux ans, le « fameux » haut-commissaire ait mené des
discussions tous azimuts qui l’ont amené à proposer avant l’été des pistes de
réforme, on nous annonce une nouvelle période de « grand débat » au
cours de laquelle les Français seront invités à donner leur avis. Le
« cirque » macronien du grand débat qui a suivi la crise des gilets
jaunes va-t-il reprendre la route ? Monsieur LOYAL-MACRON
renouvellera-t-il ses numéros de plusieurs heures devant des aréopages
choisis ?
La
suite au prochain numéro car, pour l’heure, on ne sait rien ni de la forme, ni
de la méthode ni, surtout, de la suite qui sera donnée à cette expression.
Le
système de retraite en France a véritablement été instauré à la Libération, à
partir du programme du Conseil National de la Résistance. Les Socialistes ont
pris une part active dans l’élaboration de ce programme et n’ont eu de cesse
que d’améliorer notre système de protection sociale à chaque fois qu’ils ont
été en responsabilité.
On
se souviendra de la fixation à 60 ans pour le départ à la retraite, par le
gouvernement de Pierre MAUROY, alors qu’elle était à 65 ans auparavant.
C’est
dire combien le PS est vigilant et s’emploiera, si nécessaire, à défendre les
acquis sociaux. Il s’opposera avec détermination à toutes les mesures libérales
qui semblent se dessiner dans le projet macronien.
Il
importe avant tout de permettre au poisson de nager dans des eaux claires.
