Trop
nombreux sont les faits, les signes, les décisions émanant de la macronie pour,
qu’ajoutés les uns aux autres, on ne s’interroge pas sur une forme de dérive de
notre fonctionnement institutionnel.
Le
feuilleton de l’affaire BENALLA qui a débuté il y a onze mois, le 1er
mai 2018, qui a été révélé à la mi-juillet, n’a depuis cessé d’alimenter la
chronique par ses différents rebondissements. Le « silence assourdissant »
en provenance de l’Elysée laisse planer le doute sur l’implication personnelle
de son locataire.
A
cela s’ajoutent les tentatives plus ou moins directes de l’Exécutif pour
influencer l’action du Législatif, Assemblée Nationale et Sénat, sur cette
affaire.
Le
dernier exemple en date concerne l’examen par le Parlement du projet de loi du
Gouvernement relatif à la santé. La ministre concernée a défendu un texte dont
la rédaction n’a fait l’objet d’aucune concertation avec les professions
médicales et paramédicales ou avec les élus locaux dont la population subit de
plein fouet le manque de moyens.
C’est
aussi Monsieur FERRAND, Président de l’Assemblée Nationale dans les conditions
que l’on sait, mis en examen pour une affaire où, pour le moins, l’éthique n’était
pas de circonstance et qui envisage une modification du règlement de l’Assemblée
Nationale.
Cela
pourrait se comprendre s’il s’agissait d’améliorer la qualité du travail
parlementaire. En fait il veut supprimer l’une des deux séances hebdomadaires
au cours desquelles les Députés peuvent interpeler le Gouvernement. Circulez,
il n’y a rien à voir, laissez le pouvoir fonctionner sans contrainte.
Autre
comportement choquant que cette initiative du gouvernement qui a confié à un
cabinet privé le soin de rédiger l’exposé des motifs du projet de loi relatif
aux mobilités. Messieurs MACRON et PHILIPPE n’ont-ils pas confiance en leur
administration ? Ils s’en remettent à une officine extérieure pour
préparer l’argumentaire politique des mesures gouvernementales.
Je
pourrais évoquer encore la nébuleuse dans laquelle sont préparées la réforme
des retraites ou la modification des mesures fondamentales relatives à la laïcité.
Sur ces deux sujets, les déclarations contradictoires se succèdent et
contribuent à l’enfumage qui caractérise la politique macronienne.
Enfin,
dans une liste qui est loin d’être exhaustive, le projet de réduire le nombre
de Parlementaires traduit bien la ligne directrice de la politique macronienne :
il n’est pas question de faciliter le contrôle démocratique d’une action
jupitérienne, c’est-à-dire impérieuse et dominatrice.
Cette
évolution de la pratique politique ne peut qu’interpeler, voire inquiéter
celles et ceux qui sont attachés à la Démocratie. Celle-ci ne doit pas devenir
autoritaire.