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lundi 25 mars 2019

Vers une Démocratie autoritaire ?


Trop nombreux sont les faits, les signes, les décisions émanant de la macronie pour, qu’ajoutés les uns aux autres, on ne s’interroge pas sur une forme de dérive de notre fonctionnement institutionnel.

Le feuilleton de l’affaire BENALLA qui a débuté il y a onze mois, le 1er mai 2018, qui a été révélé à la mi-juillet, n’a depuis cessé d’alimenter la chronique par ses différents rebondissements. Le « silence assourdissant » en provenance de l’Elysée laisse planer le doute sur l’implication personnelle de son locataire.

A cela s’ajoutent les tentatives plus ou moins directes de l’Exécutif pour influencer l’action du Législatif, Assemblée Nationale et Sénat, sur cette affaire.

Le dernier exemple en date concerne l’examen par le Parlement du projet de loi du Gouvernement relatif à la santé. La ministre concernée a défendu un texte dont la rédaction n’a fait l’objet d’aucune concertation avec les professions médicales et paramédicales ou avec les élus locaux dont la population subit de plein fouet le manque de moyens.

C’est aussi Monsieur FERRAND, Président de l’Assemblée Nationale dans les conditions que l’on sait, mis en examen pour une affaire où, pour le moins, l’éthique n’était pas de circonstance et qui envisage une modification du règlement de l’Assemblée Nationale.

Cela pourrait se comprendre s’il s’agissait d’améliorer la qualité du travail parlementaire. En fait il veut supprimer l’une des deux séances hebdomadaires au cours desquelles les Députés peuvent interpeler le Gouvernement. Circulez, il n’y a rien à voir, laissez le pouvoir fonctionner sans contrainte.

Autre comportement choquant que cette initiative du gouvernement qui a confié à un cabinet privé le soin de rédiger l’exposé des motifs du projet de loi relatif aux mobilités. Messieurs MACRON et PHILIPPE n’ont-ils pas confiance en leur administration ? Ils s’en remettent à une officine extérieure pour préparer l’argumentaire politique des mesures gouvernementales.

Je pourrais évoquer encore la nébuleuse dans laquelle sont préparées la réforme des retraites ou la modification des mesures fondamentales relatives à la laïcité. Sur ces deux sujets, les déclarations contradictoires se succèdent et contribuent à l’enfumage qui caractérise la politique macronienne.

Enfin, dans une liste qui est loin d’être exhaustive, le projet de réduire le nombre de Parlementaires traduit bien la ligne directrice de la politique macronienne : il n’est pas question de faciliter le contrôle démocratique d’une action jupitérienne, c’est-à-dire impérieuse et dominatrice.

Cette évolution de la pratique politique ne peut qu’interpeler, voire inquiéter celles et ceux qui sont attachés à la Démocratie. Celle-ci ne doit pas devenir autoritaire.