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jeudi 14 février 2019

Tribune


Hier, dans une tribune publiée dans un quotidien du matin, Le Figaro, 86 députés demandent le rétablissement de la « taxe carbone » retirée du projet de loi de finances dans les premiers temps du mouvement social des « gilets jaunes ».

Ils auraient raison s’il n’y avait pas un contexte politique que n’aurait pas dû leur échapper. L’opposition, violente parfois, des citoyens des « ronds-points » a amené le Gouvernement à supprimer, dès le 5 décembre, la hausse des taxes sur les carburants. C’était une des causes de la colère exprimée.

Cela a dû échapper à ces quelques irresponsables politiques, se réclamant pour la plupart d’entre eux de soutenir l’Exécutif.

Certes, il faudra, dans un avenir plus ou moins proche, se pencher sérieusement sur les moyens à mettre en œuvre pour sauver la planète. La loi de transition énergétique votée en août 2015 puis la loi sur la biodiversité d’août 2016 ont permis des avancées concrètes. La contribution « climat énergie » a bel et bien été introduite dans les taxes sur les énergies fossiles.

On a oublié que le quinquennat de François HOLLANDE aura permis de définir des objectifs et d’établir le consensus sur lesquels personne ne revient aujourd’hui.

L’inopportunité de l’initiative est donc évidente. C’est la conséquence de l’inexpérience observée chez la plupart des macronistes.

Un fait politique semble encore plus grave à mes yeux. Après tout, je n’ai pas à défendre le Gouvernement libéral et antisocial que nous avons. Je veux parler de la signature de cette même tribune par quatre députés socialistes. Par ce geste, ils contribuent à accréditer la thèse jupitérienne du « ni-ni ».

La différence est pourtant désormais bien ressentie par l’opinion entre une politique de droite, celle de la majorité actuelle, et une politique de Gauche, soucieuse en permanence de justice sociale.

Je l’ai dit : il y a urgence à mettre en œuvre des moyens de protection de notre environnement. L’opposition de gauche a le devoir impératif d’avancer des solutions afin de lutter contre la pollution ambiante. Cela n’aura de sens que si des mesures sociales les accompagnent.

Plutôt qu’une signature « mélangée », une proposition de loi socialiste serait la bienvenue. Je veux croire que la direction du PS saura rappeler à l’ordre ceux qui se sont égarés.