« Place publique », un vocable, une appellation qui n’a
pas encore trouvé toute sa place dans le paysage social et politique français.
Pourtant, l’initiative de ce mouvement a incontestablement plus
d’intérêt que les « Nuits debout », « Bonnets rouges » ou
« gilets jaunes ».
C’est, d’une certaine façon, l’avenir de la Gauche française qui
est concerné.
De quoi s’agit-il ? Quelques intellectuels, et là ils jouent
pleinement leur rôle, ambitionnent de rassembler la Gauche. Ils lancent une
invitation à toutes les formations politiques qui se réclament de la Gauche
pour une rencontre, ce jeudi.
Il semblerait que seul le Parti Socialiste ait répondu
favorablement à cette invitation. Je m’en réjouis et regrette que d’autres ne
le fassent pas encore.
Vouloir davantage de justice sociale, combattre avec détermination
les inégalités, défendre les libertés individuelles et collectives, garantir la
Démocratie dans la République, toutes ces valeurs constituent « l’ADN de
la Gauche ».
Or, et compte-tenu du caractère français qui entraine trop souvent
des fractionnements de la société, la Gauche, en France, se retrouve dans
plusieurs familles.
Si les « chefs de familles » concernés ne comprennent pas
que pour mettre en œuvre les valeurs évoquées, il faut se rassembler, ils
prennent la lourde responsabilité de renvoyer « sine die » une
adhésion majoritaire des citoyens à ce qu’ils proposent.
C’est ce qu’avaient compris, en 1905, les responsables d’alors de
la mouvance socialiste de cette époque en créant la SFIO. Plus près de nous, en
1971, leurs successeurs ont procédé à un nécessaire « aggiornamento »
qui entrainera la signature d’un programme commun de gouvernement en 1972.
Aujourd’hui, les Socialistes, les Communistes, les Écologistes, les
Radicaux, les Hamonistes ont un devoir impérieux : se rassembler.
Les élections européennes constituent le prochain rendez-vous
démocratique. Les sondages publiés annoncent des pourcentages dérisoires pour
chacune des sensibilités s’il n’y a pas rassemblement.
On peut comprendre les difficultés à aplanir : qui sera tête
de liste, combien de représentants de chaque parti dans la liste ? Ce
n’est pas « mission impossible ». Se mettre d’accord sur le nom d’une
personnalité non-engagée dans aucune des parties-prenantes est réalisable.
Établir la liste des candidats en tirant au sort l’ordre des places réservées à
chaque formation pourrait être retenu.
Ce premier rendez-vous électoral sera suivi d’autres :
municipales, départementales, régionales. C’est dire que tout cela prendra du
temps.
Le retour d’une Gauche responsable sur le devant de la scène
politique passe par le chemin du rassemblement.
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En cette période de fin d’année, je suspends la publication de mon
blog jusqu’au 7 janvier. Je souhaite à toutes celles et tous ceux qui me lisent
de bonnes fêtes et une bonne année 2019.