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lundi 1 octobre 2018

A chacun son rôle


Les églises, les religions ont leurs règles qui leur appartiennent en propre. Elles ont été fixées il y a bien longtemps pour la plupart. Elles ont parfois été modifiées au fil des ans pour tenir compte des évolutions de la Société.

Si ces règles obligent ceux qui se réclament d’une religion, elles demeurent du domaine privé et ne peuvent avoir aucune emprise sur le fonctionnement d’une société démocratique.

Aujourd’hui, et c’est surtout l’Église catholique qui est concernée, la pédophilie semble se développer dans ces milieux.

En réalité, et malheureusement, ces actes abjects ne sont pas nouveaux. Ils sont davantage connus parce que les langues se délient, parce que l’information circule mieux. Leurs auteurs sont démasqués et font l’objet de poursuites. La justice est saisie. La hiérarchie catholique, jusqu’au plus haut niveau, le Pape, s’en émeut et prend, timidement, les mesures qui s’imposent à l’interne.

Devant cette évolution, certains pensent qu’il convient d’engager une procédure d’intervention parlementaire, sous la forme d’une commission d’enquête. Pour faire quoi ?

Deux raisons au moins justifient que le Parlement Français ne s’engage pas dans cette voie.

La première de ces raisons réside dans un de nos principes fondamentaux : la Laïcité. Depuis 1905, la séparation des Églises et de l’État est une règle intangible. Il n’appartient pas aux pouvoirs publics de s’immiscer dans la vie interne d’un culte.

C’est pour cela que j’ai dénoncé, il y a quelques temps, l’initiative du Gouvernement et du Président de la République de vouloir organiser l’islam de France.

C’est aux catholiques qu’il appartient de fixer des règles qui ne créeront pas les conditions entraînant des abus sexuels de la part de certains officiants.

La seconde raison qui ne justifie pas une intervention parlementaire est la conséquence de notre corpus de droit pénal. Les lois interdisant ces comportements ignobles, sanctionnant leurs auteurs et protégeant leurs victimes existent. Il n’est pas nécessaire ni de les modifier ni de les compléter. Il suffit de les appliquer. De cela, la Justice s’en charge.

Par contre, il convient sans doute, afin de lutter plus efficacement contre ces actes intolérables, d’encourager les victimes à les dénoncer, de les accompagner, psychologiquement notamment, dans leur démarche et au cours de la procédure judiciaire qui s’en suivra.

Là, le Parlement peut jouer un rôle en votant les crédits nécessaires afin que les agents de l’État qui interviendront, police, justice, éducation nationale, soient mieux préparés à gérer les conséquences de ces infamies.