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lundi 17 septembre 2018

Où va-t-on ?


Lorsqu’à la mi-juillet l’opinion a pris connaissance des exactions dont s’était rendu coupable, deux mois et demi auparavant, un proche collaborateur du Président de la République, on n’imaginait pas que cela prendrait l’aspect d’une affaire d’État.

Or, la fébrilité élyséenne et gouvernementale de ces derniers jours accrédite cette théorie et l’on commence à s’interroger sur les raisons de l’activisme qui anime certains membres de l’Exécutif.

Ainsi, Monsieur CASTANER se livre à une attaque en règle contre le Sénat qui aurait l’outrecuidance de s’intéresser au personnage à l’origine de « l’affaire ».

Pour le Secrétaire d’État chargé des relations avec le Parlement, la commission d’enquête sénatoriale outrepasserait ses pouvoirs.

Or, il ne s’agit pas de faire « tomber un Président de la République ». Il a été élu. Dont acte. La prochaine élection présidentielle n’aura lieu qu’au printemps 2022, sauf évènement imprévu.

Cela ne signifie pas, dans une démocratie parlementaire, que les cinq années du mandat du Chef de l’État se déroulent sans contrôle de l’Exécutif par le Législatif. C’est une des trois fonctions du Parlement telles que fixées par l’article 24 de notre Constitution.

Pour paraphraser Monsieur CASTANER, un de ces renégats élu député socialiste en 2012, devenu macroniste par opportunité, on pourrait dire que si « un ministre peut s’arroger le droit de dénoncer l’action légitime du Parlement » il commet une forfaiture.

Deux autres ministres s’étaient déjà exprimés pour s’en prendre violemment aux Sénateurs. La Garde des Sceaux a dénoncé « l’instrumentalisation » politique de l’affaire BENALLA et le porte-parole du Gouvernement a fustigé « l’ambition politique personnelle » du Président de la commission d’enquête sénatoriale.

On connaît la méthode jupitérienne de Monsieur MACRON : rien ne se fait, rien ne se dit sans son aval. Ces trois ministres ne sont donc que la voix de leur maître.

Mais, où va-t-on avec de tels comportements ?

Il est urgent que Monsieur MACRON reconsidère sa relation à la République et aux citoyens. Moins d’arrogance dans le verbe (et il en a fait encore la démonstration ce week-end en invitant un demandeur d’emploi qui l’interpelait à traverser la rue pour trouver du travail), plus d’humilité dans l’attitude sont, aujourd’hui, plus que nécessaires.

L’élection ne confère pas tous les droits.