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lundi 9 juillet 2018

Oubli ?


« Je n’ai pas oublié » nous a déclaré, d’entrée, le Président de la République dans son discours jupitérien délivré aux Français à travers leurs représentants et sous les applaudissements de ses suppôts.

Il a pourtant oublié une donnée fondamentale : il a été élu, il y a quatorze mois, par une majorité dans laquelle se trouvaient des électrices et des électeurs de Gauche pour qui la justice sociale a un sens, et non pas seulement par des aspirants à un nouveau monde annoncé.

Or, force est de constater au bout de cette première période du quinquennat que la dimension solidarité est particulièrement absente.

Je ne sais pas si Monsieur MACRON a oublié un sujet qui concerne les Français. L’inventaire de ses décisions politiques passées et ses annonces pour l’avenir couvrent un large champ. Les commentateurs relèveront sûrement des domaines qui n’ont pas été évoqués.

Mais là n’est pas le plus important.

La Grande Bretagne connaît le « discours du trône » : la Reine lit devant le Parlement britannique un texte écrit par le Premier Ministre du Royaume Uni.

Les Représentants et les Sénateurs Américains entendent le message du Président des Etats-Unis sur « l’état de l’Union ».

Désormais, en France, notre Constitution permet au Chef de l’Etat de discourir devant les membres des deux assemblées réunis en Congrès, à Versailles et ce, selon son « bon vouloir ».

Le lieu, symbole de la royauté, la méthode, l’absence de débat avec les représentants de la Nation donnent à cette manifestation un caractère davantage monarchique que républicain. Ce ne sont pas les propos tenus par Monsieur MACRON, faisant, à plusieurs reprises, référence à la République qui rassureront. Son positionnement vis-à-vis de nos institutions au cours de mois écoulés ne peut qu’inquiéter fortement les vrais Républicains.

Certes, dans sa mansuétude, notre Jupiter consent, pour l’avenir, à écouter les discours des parlementaires qui feront suite au sien et à leur répondre.

C’est une intention dénuée de sérieux tant que n’auront pas été précisées dans notre Constitution quelques données fondamentales de notre Démocratie parlementaire. Ainsi, faudrait-il définir le rôle respectif du Président et du Premier Ministre. Peut-on imaginer, par exemple, que le Président de la République soit responsable de sa politique devant le Parlement, ou que puisse être déposée une motion de censure à son encontre, ou qu’il n’ait plus le pouvoir de dissoudre l’Assemblée Nationale ?

On le voit, il y a encore beaucoup à faire pour que les gouvernants retrouvent le peuple et pour que le peuple fasse confiance à ses gouvernants.