La
Cour des Comptes vient de rendre son rapport annuel dans lequel ses magistrats
se livrent à une analyse approfondie de la situation de nos finances publiques.
Cette
institution de notre République compte plusieurs siècles d’histoire. C’est en
1807, il y a 210 ans, que Napoléon BONAPARTE lui donna la forme qu’on lui
connaît aujourd’hui, forme qui a connu, bien entendu, des adaptations aux
évolutions de notre système institutionnel.
Chaque
année donc, cette autorité administrative indépendante « décortique »
la gestion des services de l’Etat.
Pour
l’exercice 2017, la publication n’a pas été commentée par le Premier Ministre,
comme cela avait été le cas il y a un an. On le comprend aisément.
En
effet, l’an dernier, Monsieur PHILIPPE, homme de droite, venait d’être nommé
Chef du Gouvernement. Il ne se priva pas de critiquer la gestion du
gouvernement socialiste, parlant même « d’errements » et de
« gestion insincère » et dénonçant un « dérapage inacceptable ».
Il
ne pouvait pas s’exprimer ainsi sans avoir obtenu l’aval de celui qui l’avait
nommé, Monsieur MACRON, ce dernier ayant été membre de ce gouvernement cloué au
pilori.
Allez
comprendre.
Il
est vrai que lorsque l’on trahi son camp, on ne recule devant aucune vilénie.
Faut-il
rappeler qu’en 2012, François HOLLANDE s’était abstenu de renvoyer à la gestion
de son prédécesseur les difficultés économiques et financières qu’il trouva à
son arrivée à l’Elysée, ce en quoi, il a eu tort.
On
sait désormais que la dépense publique de l’année écoulée rapportée à
l’ensemble de la richesse nationale a augmenté malgré les déclarations répétées
des tenants du « nouveau monde ». On découvre même que le
ralentissement de cette dépense publique annoncée à partir de 2020 est peu
probable.
Il
ne s’agit pas d’épiloguer sur le jugement porté sur la politique macronienne
mais seulement de constater que le « en même temps » ne règle en rien
les problèmes de notre économie. Cela est d’autant plus vrai que c’est le
libéralisme triomphant, source d’inégalités, qui caractérise la politique du
gouvernement. Nul n’en doute au bout d’un an.
Pendant
ce temps-là, la Gauche responsable est encore loin d’être rassemblée. C’est
pourtant la condition essentielle pour mener un combat politique cohérent.