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lundi 27 novembre 2017

Des raisons d'espérer



Vendredi soir, la France était enfin rassurée : Jupiter avait rendu son verdict, le remaniement ministériel était connu.

« Tout ça pour ça », ai-je lu dans un quotidien. Le rédacteur de l’article avait grandement raison. Une nouvelle fois, le Président de la République a témoigné du peu de cas qu’il fait de ce que peuvent penser ses concitoyens.

Encore qu’il faille relativiser : l’avenir de la France n’a jamais dépendu, fort heureusement, de la nomination de deux nouveaux Secrétaires d’Etat et du changement de responsabilité pour deux autres.

Du point de vue de l’usage républicain, on ne peut qu’être choqué que le Ministre en charge des relations avec le Parlement soit, en même temps, délégué général du parti macroniste.

On y verra l’aveu implicite que la fonction partisane de Monsieur CASTANER est sans importance et que la direction de ce parti « attrape-tout » est ailleurs, en l’occurrence à l’Elysée.

Il n’empêche que ce mélange des genres est choquant. L’Assemblée Nationale et le Sénat ne sont pas uniquement composés de représentants marcheurs. Il eut fallu un peu plus de considération pour l’ensemble des Parlementaires. Mais, là aussi, Monsieur MACRON ne l’a pas appris.

Dans ce même remaniement, un député, élu socialiste, a trahi ses engagements : Olivier DUSSOPT.

Une trahison de plus, mais nous y sommes habitués depuis quelques mois. « Paris vaut bien une messe » disait Henri IV en reniant le protestantisme. Un portefeuille ministériel ou un mandat parlementaire ont motivé quelques individus sans doute plus désireux de prébendes que de respecter l’éthique politique.

Certains commentateurs ont qualifié cette nomination au gouvernement de « prise de guerre » dans les rangs du Parti Socialiste. Pour d’autres, ce serait « un coup dur porté aux Socialistes ».

Ce n’est ni l’une ni l’autre. C’est un élément de clarification qui concerne une personne.

La clarification est en effet la condition première à remplir dans cette période de refondation que les Socialistes ont engagée. Nous sommes socio-démocrates, c’est-à-dire militants d’un parti de gouvernement qui entend participer à l’organisation de la société avec la détermination de défendre la Démocratie et la République, la justice sociale et le progrès, la solidarité. Nous sommes aussi conscients que la réalité qui nous entoure, en France, en Europe et dans le Monde, justifie parfois des adaptions du programme fixé.

Ce n’est rien, tant que les valeurs fondamentales et le projet de société ne sont pas abandonnés.

C’est ce qui nous différencie de la gauche de contestation dont il faut convaincre ceux qui la soutiennent de la vanité de leur action.

Le débat est engagé, bien engagé même. Il permettra à nos concitoyens, partisans de la gauche démocratique, d’y retrouver des raisons d’espérer.