Le Gouvernement s’est réuni, ce week-end, en
séminaire. Ce mot qui désignait un établissement religieux chargé de la
formation des prêtres dénomme, dans le langage contemporain, une réunion de
personnes pour l’étude d’une ou plusieurs questions précises.
L’usage n’est pas interdit aux défenseurs de la
laïcité et il désigne des rencontres de personnes de droite comme de gauche. Je
l’ai personnellement pratiqué quand j’avais des responsabilités électives.
Pour ce qui est du Gouvernement, on est évidemment
dans ce concept œcuméniste cher au Président de la République.
Les commentateurs ont présenté cette initiative
comme le moyen d’éviter les « couacs » dans les expressions
ministérielles. Ira-t-on jusqu’à recommander au Chef de l’Etat, discrètement
bien sûr, que certains mots sont à bannir de son vocabulaire. Sinon, c’est le
« bordel » !...
Il s’agissait aussi de gommer l’image de
« Président des riches » qui caractérise désormais M. MACRON.
Tous les séminaires du monde ne suffiront pas à
faire disparaître le caractère libéral des mesures retenues par le Gouvernement.
La hausse de la CSG, la suppression de l’ISF,
la baisse de l’allocation logement, l’abandon des emplois aidés pour les jeunes
à la recherche d’un premier emploi, ne peuvent être considérés comme porteurs
de justice sociale.
Il y a tout simplement de la régression dans
l’air et cela caractérise une politique réactionnaire. Tous les observateurs
avertis considèrent que les plus riches sont les grands gagnants du macronisme.
J’entends bien ses thuriféraires, généralement
d’anciens socialistes, (mais on brûle toujours bien ce qu’on a adoré) nous dire
que les défenseurs d’une politique de gauche, en matière sociale notamment,
relèvent de l’ancien monde.
Je m’enorgueillis d’appartenir à cet
« ancien monde », celui qui permet, par exemple, de constater aujourd’hui
une reprise de la croissance et une diminution du nombre de demandeurs
d’emplois, même s’il reste encore beaucoup à faire.
Il faudrait être de bien mauvaise fois pour
attribuer ces résultats à la politique de M. MACRON. C’est, bien au contraire,
le résultat des mesures, pas toujours populaires, prises par François HOLLANDE
dans le précédent quinquennat.
Les différences entre la Gauche et la Droite,
que l’on a sournoisement tenté d’effacer, restent bien présentes. Elles
apparaîtront de plus en plus évidentes.
« Laissons du temps au temps » aurait
dit François MITTERRAND.